En Haute Gironde, huit communes mènent la révolte contre la nouvelle collecte des déchets

En Haute Gironde, huit communes mènent la révolte contre la nouvelle collecte des déchets
En Haute Gironde, huit communes mènent la révolte contre la nouvelle collecte des déchets

« Mais nous ne sommes pas seuls dans cette opposition. Nous sommes soutenus par 43 communes du Fronsadais et du Saint-Emilionnais qui ont écrit au président du Smicval le 25 octobre pour lui signifier leur refus d’appliquer la réforme en l’état. Sur les 137 communes du secteur du Smicval, cela fait 51 communes plus Galgon et Pleine-Selve (qui avaient déjà manifesté leur hostilité, NDLR). Et si l’on ajoute à cela les communes de Cali qui ont obtenu un moratoire – moins les trois ou quatre favorables mais détenus par les délégués syndicaux – cela fait 36 ​​autres. Donc plus de la moitié qui sont contre », font valoir Jean-Pierre Domens, le maire de Saint-Vivien-de-Blaye, Arnaud Paillaud son adjoint et Philippe Erémié, conseiller municipal.

« Une lettre annonçant la fin du porte-à-porte à compter du 20 décembre a mis le feu »

Désaccord et satisfaction

On est bien loin de la satisfaction affichée par le syndicat, dans un communiqué, qui évoque des retours positifs, tant de la part des élus que des habitants des communes où le porte-à-porte n’existe plus depuis octobre. 2023 (33 au total). La bonne prise en compte des personnes en perte d’autonomie et des personnes isolées ainsi que la faible proportion du tonnage collecté à la base du terminal par les agents sont mises en avant. “Ils démontrent également les effets concrets sur la réduction des déchets ménagers et la qualité du tri des restes alimentaires ce qui était une nouveauté pour cette zone”, est-il indiqué.


Les opposants craignent la prolifération de ce type de déversements illégaux.

Philippe Charbonneau

Et le Smicval met en avant le refus de dialogue des huit communes précitées. « Nous étions en discussion jusqu’à l’arrivée de cette lettre recommandée reçue fin septembre », réfutent les trois élus. Cette lettre annonçant la fin du porte-à-porte, quelle que soit la situation, à compter du 20 décembre a mis le feu aux poudres. “Ils ont refusé notre demande de moratoire, nous avons donc considéré que le temps de la discussion était terminé”, poursuivent-ils. « J’allais m’y rendre jusqu’à ce que je reçoive cette lettre », ajoute Jean-Franck Blanc, le maire de Teuillac. Le collectif de huit communes a ainsi sollicité les services de Me Laveissière, président des avocats du barreau de Bordeaux, va lancer un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Bordeaux.

Brutalité

En attendant les résultats des poursuites judiciaires, les « rebelles » entendent ne rien dévoiler. « Nous sommes sereins, cela est conforme aux engagements de service que nous avons pris envers nos citoyens. » Si la réforme fait sourciller, c’est pour plusieurs raisons. D’abord parce que les élus de Saint-Vivien, Jean-Franck Blanc et Alain Montangon, le maire de Gauriaguet, considèrent qu’il s’agit d’une démarche forte. Ils dénoncent la brutalité de l’annonce. «Je l’ai appris par la presse», se souvient Alain Montangon. Ensuite, ils soulignent la perte du service public. Ainsi, les opposants soulignent que le code général communautaire stipule que la suppression de la collecte en porte-à-porte doit être compensée par une collecte à un niveau de service public équivalent, ainsi qu’en termes de santé publique et d’environnement. Pour eux, le compte n’y est évidemment pas.

“C’est une réforme dogmatique qui ne prend pas en compte la réalité du territoire”, disent-ils du côté de Saint-Vivien. La réalité, c’est la différence entre les villes (Blaye, Saint-André) et la campagne, « entre marcher 50 mètres pour transporter ses poubelles ou être obligé de prendre sa voiture et parcourir des kilomètres. À Saint-Vivien par exemple, il n’y a pas de centre-ville, seulement des hameaux. «J’ai proposé une solution mixte», précise Alain Montagon. Jean-Franck Blanc craint une augmentation des décharges sauvages. Pourtant, tout le monde dit qu’il y a des choses à faire pour mieux gérer et réduire les déchets. « Si on partage le constat, on remet en cause la méthode », affirment les élus Vivien.

 
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