Depuis septembre 2024, un groupe de soutien est ouvert aux personnes en Bourgogne-Franche-Comté dont un proche s’est suicidé. Il se réunit deux fois par mois à Dole (Jura). Explications.
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Deux hommes, sept femmes. Ils ont entre 25 et 70 ans. Tous les membres de ce groupe de discussion ont en commun d’avoir perdu un être cher.
Le suicide provoque 9 000 décès par an en France. Pour les familles, il faut surmonter cette mort subite, se reconstruire, avancer vers le deuil. Pour chaque personne qui se suicide, entre 6 et 10 personnes de son entourage proche sont endeuillées.
C’est pour aider ces familles que le centre hospitalier spécialisé du Jura a mis en place ce groupe d’entraide. Les personnes endeuillées par suicide qui viennent parfois régulièrement en consultation expriment le besoin de partager avec les autres ce qu’elles ont vécu.
« L’idée de ce groupe de soutien n’est pas un groupe de traitement. C’est vraiment un groupe où les gens peuvent partager et se retrouver. Nous souhaitons offrir aux personnes endeuillées par suicide un lieu hors de l’hôpital pour discuter avec d’autres de leurs sentiments et de leurs expériences suite à la perte d’un proche. Pendant 1h30, l’idée est de pouvoir exprimer librement les émotions qu’ils ressentent, de les partager, et qu’ils soient accueillis par les autres membres du groupe sans jugement, ce qui ne se fait pas toujours en extérieur » explains Céline Alderici, psychologist.
Pour participer à ce groupe, un délai de six mois après un suicide est recommandé. Avant, les choses sont trop dures, les gens ne sont pas forcément prêts à aborder ou à exprimer leurs émotions.
Le premier groupe de soutien mis en place rassemble des personnes endeuillées à des moments très différents. Ce qui en fait aussi un moteur. « Chaque personne endeuillée par suicide avancera d’une manière très différente. Certains ont l’impression que cela reste récent, que c’est comme si c’était hier, même si cela fait peut-être 5 à 10 ans, et ils souffrent presque autant qu’au lendemain de l’événement. D’autres auront d’autres ressources, et ça aussi, ce sont des choses très individuelles »underlines Laurence Miguet-Marguier, psychiatrist.
« Nous avons eu des retours plutôt positifs de la part des premiers participants. C’est un lieu d’échange et de partage où ils peuvent exprimer librement leurs émotions ce qui n’est pas forcément le cas, même au sein de leur propre cellule familiale puisque chacun a son propre processus de deuil et n’avance pas forcément. au même rythme » ajoute Claire Marie Tainturier, psychiatre.
En Bourogne-Franche-Comté, un deuxième groupe de discussion débutera en janvier 2025. Si vous êtes intéressé, vous pouvez contacter le CHS du Jura au 06 70 18 22 63 ou par mail [email protected]
Pilote, ce groupe de soutien actuellement mis en place dans le Jura avec le soutien de l’Agence régionale de santé et le soutien du docteur Maud Benetti du CHU de Dijon pourrait en produire des petits. Et répartis sur tout le territoire pour nous permettre d’être au plus près des personnes endeuillées par suicide.
Le nombre de suicides est en baisse depuis 20 ans en France. En 2022, on a recensé 9 200 décès par suicide en France. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2021, où il y avait eu 8.951 suicides. 75% des suicides concernent des hommes.
Ce numéro d’appel gratuit, accessible 24h/24 et 7j/7 partout sur le territoire national, accompagne les personnes ayant des idées suicidaires et leur entourage, depuis les premières pensées de mort jusqu’à la crise. suicidaire.
Ce site d’espoir de suicide propose également des ressources pour aider les personnes endeuillées.