l’art du rebond par Emilien Gailleton

l’art du rebond par Emilien Gailleton
l’art du rebond par Emilien Gailleton

LLorsque Emilien Gailleton (21 ans, 3 sélections) a insisté sur le caractère très « éphémère » du dossard bleu – synonyme de titularisation probable – qui lui a été remis la semaine dernière à Marcoussis, cela a d’abord sonné comme une marque de prudence. Une précaution qui a également pris tout son sens à l’annonce de la requalification de Yoram Moefana, l’un de ses principaux concurrents pour une place de titulaire face au Japon, qui était sous suspension suite à un tacle dangereux commis contre La Rochelle.

Mais on peut aussi lire les propos du centre de la Section Paloise comme un discours de raison. Un sens aigu des proportions lors de la saison dernière. Celui que ce grand espoir du rugby français, invité à la préparation du Mondial comme meilleur buteur (14 essais) de l’exercice 2022-2023, estime avoir vécu en « dents de scie ». « J’ai eu de bons retours de la part des entraîneurs de mon club, mais pas forcément la même admiration ici (à Marcoussis). »

Aujourd’hui bien placé pour connaître un cap avec le « Premium », après trois premières sélections au sein des équipes de remaniées lors d’un match de préparation à la Coupe du monde en Ecosse et lors des deux essais de la tournée de juillet en Argentine, il estime même « stagner ». ” à l’époque. Mais il n’y a pas de consensus sur cette opinion.

Ombre dans la lumière

« Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cela, déclare Antoine Nicoud, l’entraîneur en charge de la défense de la Section Paloise. Pour le technicien, cette mauvaise passe s’apparente presque plus à une construction de son esprit qu’à une traduction de ce que le jeune centre était en train de réaliser sur le terrain. Un effet collatéral né selon lui de la déception provoquée par sa non-sélection pour la Coupe du monde 2023.

« Emilien a fait une première saison incroyable avec beaucoup de ballons dans les espaces : il avait marqué beaucoup d’essais, donc il avait été très visible sur les choses qui se voient », argumente Antoine Nicoud. « Et l’année dernière, il l’a absolument confirmé ! Mais c’est sur un autre registre. On a des données où Emilien est très loin devant les autres. Il réalise un nombre incroyable de poursuites ou de courses de couverture de haute intensité. »

« Franchir un vrai cap, c’est être un titulaire indiscutable en équipe de France »

Puisqu’il ressentait le contraire, il fallait qu’Emilien Gailleton se convainque de tout cela. Mais il n’est pas du genre à se replier dans un état catatonique. “C’est parce qu’il est persévérant, travailleur”, vante l’ailier Théo Attissogbe, un de ses proches du vestiaire palois, qui a parcouru l’Argentine à ses côtés et qui fait partie des 42 du groupe France cet automne. « Même s’il avait l’impression de stagner, il travaillait dur chaque jour. Cela n’a pas été payant tout de suite, mais je l’ai vu évoluer dans des secteurs d’ombre. »

Des efforts combinés à une bonne dose de « sang-froid » et à sa capacité à faire la part des choses dans cette période d’introspection intense. « Il était en train d’aménager sa nouvelle maison à Pau, il s’y est consacré », raconte Théo Attissogbe. « Il a également repris la guitare avec ses coéquipiers. Il aime se déconnecter du rugby, ça lui fait du bien. »

Capuchon

Emilien Gailleton perçoit désormais les dividendes. « J’ai progressé, je le ressens individuellement », confie-t-il avant de se fixer un nouveau palier de progression. « Dans toutes les phases de combat, j’ai encore beaucoup de choses à maîtriser. » Une affirmation qui mérite encore une fois d’être nuancée, murmure cependant Antoine Nicoud : « Il veut être plus dominant que lui. Mais sa palette est très large : il peut contrer le rucker, retenir les joueurs pendant trois secondes, faire reculer l’adversaire… » Qu’Emilien Gailleton ait été convoqué pour les tests en Argentine tend à démontrer que le technicien a raison.

Bien sûr, lui aussi aurait pu perdre pied lorsque cette tournée s’est transformée en scandale judiciaire. « La dernière semaine a été compliquée, reconnaît-il modestement. Mais j’ai réussi à changer rapidement. » Au point de retrouver les Bleus pour les prochains tests. Et en profiter pour franchir une nouvelle étape ? « Franchir un vrai cap, dans ma tête, c’est être un titulaire indiscutable en équipe de France. J’en suis encore loin », réagit Emilien Gailleton. « Mais ce sont de petites marches que nous essayons de gravir jour après jour. » Une manière de faire de l’éphémère un bien pérenne.

Atonio convoqué à Marcoussis

Alors qu’il n’avait pas été convoqué initialement, pour ne prendre aucun risque en vue du match contre la Nouvelle-Zélande, le pilier droit du Stade Rochelais Uini Atonio a été convoqué à Marcoussis ce lundi. Il remplace le Clermontois Régis Montagne dans les 42. Egalement issu de l’ASM, Killian Tixeront compense la perte de Joshua Brennan (Toulouse).

 
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