Voyager en avion à partir du 1er janvier 2025 comporte des risques coûter plus cher. Dans le cadre de sa quête de recettes pour combler le déficit de la France, le gouvernement souhaite « faire contribuer les passagers aériens à l’effort de redressement des comptes publics ».
Concrètement, l’amendement 3630 pourrait multiplier par trois la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Objectif : rapporter un milliard d’euros à l’Etat.
D’où vient cette taxe de solidarité ?
Créée en 2006 par Jacques Chirac, cette taxe devait servir à financer la lutte contre le SIDA en Afrique. Il a été offert à l’ONG Unitaid et, dans un premier temps, trente pays devaient l’appliquer. Il n’en restait plus que 9 en 2013 : le Cameroun, le Chili, la République du Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la Corée du Sud. En France, elle remplit les budgets de l’Étatdont celui de l’Aviation Civile.
Combien devrez-vous payer ?
Si l’amendement 3630 est adopté, tous les vols au départ de France seront concernés. La taxe de solidarité est calculée en fonction de la distance parcourue et de la classe dans laquelle vous voyagez.
Il y aurait trois grandes catégories d’échelles :
- pour les vols en France (y compris les territoires d’outre-mer) et au sein de l’Europe, le barème passerait de 2,63 € à 9,50 € en classe économique et 20,27 € à 30 € une entreprise
- pour les autres vols moins de 5 500 kml’échelle irait de 7,51 à 15 € pour la classe économique et 63,07 à 80 € pour cabines affaires
- pour tous les vols de plus de 5 500 km, la taxe passerait de 7,51 € à 40 € pour la classe économique et de 63,07 à 120 € pour les cabines affaires
A noter que pour un vol Paris-Francfort-Pékin par exemple, la taxe ne serait que d’une dizaine d’euros car elle ne prendrait en compte que le vol France-Allemagne.
Pourquoi Air France-KLM augmente-t-elle déjà ses prix ?
Le groupe Air France-KLM, également propriétaire de la compagnie low-cost Transavia, explique vouloir « éviter une perte de plusieurs dizaines de millions d’euros » : « Le groupe Air France KLM a décidé de répercuter immédiatement cette augmentation sur les billets ont été vendus pour des voyages à partir du 1er janvier 2025, sans attendre l’adoption définitive du projet de loi de finances”, explique un porte-parole de la société cité par Ulysse.com.
Air France-KLM s’est voulu rassurant, affirmant que « en cas de modification du barème, d’abandon ou de rejet de l’avenant », leurs entreprises ne manquerait pas de procéder ” a une régularisation afin que le montant encaissé soit égal au montant effectivement dû au titre du titre » de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.
Colère des passagers et des professionnels
Les passagers ainsi que les professionnels du tourisme et de l’aviation n’ont pas tardé à exprimer leur opposition à cet amendement. Le Groupe des industries aéronautiques et spatiales françaises (Gifas), s’est opposé à la mise en place de nouvelles taxes dans le projet de loi de finances 2025, craignant la baisse de l’attractivité touristique et « un arrêt brutal de la réindustrialisation du secteur ».
Interrogé par BFMTV, le Le directeur d’Easyjet pour la France, Bertrand Godinot, estime que “les classes moyennes, les PME ou les étudiants n’auront bientôt plus accès à des vols court et moyen-courriers abordables, mais prendre l’avion ne doit pas être réservé à une élite”.
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