la FCPE met en avant au moins 49 enseignants « qui ne sont pas devant leur classe »

la FCPE met en avant au moins 49 enseignants « qui ne sont pas devant leur classe »
la FCPE met en avant au moins 49 enseignants « qui ne sont pas devant leur classe »

Il y aura un professeur devant chaque classe», affirmait le gouvernement à la rentrée 2024. Ils sont pourtant nombreux à disparaître en Gironde, selon les parents d’élèves. Depuis la rentrée, ils ont vivement dénoncé des cas de postes d’enseignant vacants ou arrêtés, mais non pourvus : St-Loubès, Langon, Blanquefort, Mios, Libourne ou encore Bordeaux. La Fédération départementale des conseils de parents d’élèves (FCPE) a donc porté a réalisé une enquête au milieu du mois.

Bien que non exhaustif, il manquerait au moins 49 enseignants en Gironde, tous niveaux confondus – premier degré, collège et lycée – selon les premières réponses recueillies.

Les mathématiques et le français ont du mal

Les postes les plus désertés : les mathématiques, le français et les languessurtout au collège. A tel point que des mails ont été envoyés par le rectorat aux étudiants de master afin qu’ils puissent fournir des heures, selon les enseignants du SNES-FSU de Gironde. Une situation difficile à supporter au collège Jules Ferry de Langon, dans le sud du département. L’année dernière, un professeur de français était absent toute l’année.

Depuis la rentrée, c’est un professeur de mathématiques en arrêt maladie qui n’a pas été remplacé : son poste doit néanmoins assurer 19,5 heures de travail par semaine, avec des classes de 6e, 5e et 3e selon la FCPE de Langon.

Inquiétudes des étudiants et de leurs parents

Un manque qui impacte directement les parents d’élèves et leurs enfants inscrits dans l’établissement. Devant les grilles de Jules Ferry, Sonia Perrault, élue FCPE, montre les deux lettres qu’elle a envoyées au rectorat. Son fils Eder est en 5ème et il n’a pas suivi de cours de mathématiques depuis la rentrée : «Nous devons aller étudier, travailler sur d’autres cours« Au bout de deux mois, même ces étudiants qui n’étaient pas fans du sujet s’inquiétaient »parce qu’on peut faire beaucoup de choses avec les mathématiques. D’abord dans la vie de tous les jours, mais aussi si vous souhaitez devenir ingénieur par exemple« .

Une inquiétude largement partagée par sa mère et d’autres parents, explique Sonia : «Je refuse de prendre la solution cours particuliers. Parce que je crois que c’est à l’Éducation nationale de remplir son rôle. Mais je sais que les parents le font, parce qu’ils sont dans une situation de stress, surtout ceux dont les enfants sont en 3ème : on a la peur que leur enfant n’ait pas le brevet.

Autre crainte pour la mère de cinq enfants : celle d’inégalités supplémentaires pour ce territoire rural, »où l’accès à l’éducation n’est pas aussi facile qu’en ville« . Car l’absence de notes peut jouer sur la suite du cours : «Ces lacunes ne seront jamais comblées. Pour ceux qui en ont les moyens ça se passera très bien, pour d’autres ces heures sont définitivement perdues.

Tout le monde à cran

Conséquence : les nerfs sont à vif, au point de provoquer des tensions entre les parents et l’équipe pédagogique. Sandra est une maman inquiète : «Personne ne peut nous dire comment résoudre cette situation. Oui, ça m’inquiète beaucoup, parce que ça reste des mathématiques, c’est vraiment une matière qui peut suivre nos enfants au loin, c’est décourageant de voir ça en 2024 !» Des parents qui n’excluent pas d’envoyer l’Etat devant le tribunal administratif.

Car ils ne se contentent pas de jeter la pierre au rectorat, ce dernier ayant suivi le dossier et permis de proposer selon eux 5 candidats. Sauf que les candidats retenus n’auraient donné plus de nouvelles par la suite. Les parents demandent particulièrement au gouvernement de fournir les moyens. Ils proposent de lister ces pénuries d’enseignants sur le site internet »oùyapascours.fr« .

Du côté de certains enseignants, même lassitude. Sophie est professeur de lettres depuis 9 ans au collège Jules Ferry. L’administration a pu demander aux professeurs présents de remplacer ces absences, en donnant leurs cours aux élèves, ce que les intéressés ont refusé. “Ceux qui sont en place n’ont pas le tempsexplique Sophie. Ils ont déjà des cours à suivre et on leur dit qu’il est facile de transmettre les leçons et de combler le vide. Sauf que ce n’est pas à nous d’assurer un système qui ne fonctionne pas. C’était une décision d’équipe de dire non.

Contacté, le rectorat n’a pas répondu à nos demandes, principalement parce que la plupart des contacts concernés n’étaient pas disponibles pendant cette période de vacances scolaires.

 
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