Il y a le Classico, et puis il y a ce derby. En l’espace d’une grosse semaine, le FC Barcelone aura affronté ses deux éternels rivaux : le Real Madrid, battu 4-0 samedi dernier, et l’Espanyol de Barcelone, que les Blaugranas retrouveront ce dimanche 3 novembre (4 : 15h). Des retrouvailles forcément un peu particulières pour deux clubs qui n’avaient pas pu concourir la saison précédente, en raison de la relégation de bleu et blanc en deuxième division. De quoi raviver les braises d’une rivalité en déclin ?
Unionistes contre séparatistes ?
Ce Derby de Barcelone (en catalan) a la particularité de réunir deux clubs complètement opposés. Si l’on regarde dans le rétroviseur poussiéreux, l’histoire sociopolitique joue un rôle important dans la genèse de cette rivalité. Créé en 1900, un an seulement après son voisin, l’Espanyol de Barcelona traîne derrière lui une identité plus nationaliste que catalane.
Avant que son nom ne soit « catalanisé » en 1997, le bleu et blanc portait le titre royal de Real Club Deportivo Español, offert par le roi Alphonse XIII en 1912. Ajoutée à cela la couronne qui orne les armoiries, l’étiquette de club unioniste était évidente.
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De son côté, le FC Barcelone s’est construit autour de la défense de la culture catalane, devenant ainsi la voix des revendications autonomistes en Catalogne. Le choix du catalan (notamment le slogan « plus qu’un club »plus qu’un club), plutôt que le castillan, comme langue officielle du club, en est l’un des exemples les plus frappants.
Et puis la sociologie des supporters a aussi contribué à diviser un peu plus les deux entités. Au FC Barcelone, la classe moyenne et la petite bourgeoisie ; à l’Espanyol, la classe ouvrière et plus conservatrice en périphérie de la ville… Une vision, certes un peu simpliste, qui tend néanmoins à s’estomper avec le temps.
L’Espanyol n’a plus gagné de derby depuis 2009
Concernant la partie sportive, l’écart est abyssal entre les deux clubs. Alors que le FC Barcelone règne (presque seul) avec le Real Madrid sur la scène nationale et participe chaque année aux matchs européens, le Perruches (les perruches) végètent dans le ventre mou de la Liga. Leurs performances passées sont en hausse (quatre Coupes d’Espagne et deux finales de Coupe UEFA) et les joueurs de l’Espanyol ont été relégués en deuxième division à deux reprises au cours des cinq dernières saisons (en 2019-20 et 2022-23). Cette différence de niveau flagrante a forcément mis à mal l’intérêt sportif de ce duel barcelonais.
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Dans l’ombre de son rival, l’Espanyol n’a plus remporté de derby depuis 2009. Et cette saison, les Bleu et Blanc sont menés à la 17e place.e place de championnat, tandis que le rassemblement sont des leaders forts. Alors que l’attaquant du Barça Robert Lewandowski domine le classement des buteurs avec 14 buts depuis le début de la saison, l’Espanyol n’a marqué qu’à 10 reprises.
Ce dimanche 3 novembre, le bleu et blanc se rendront dans un lieu qu’ils connaissent bien pour y avoir joué entre 1997 et 2009 : le stade olympique de Montjuic. Le lieu idéal pour créer un petit exploit, et raviver la flamme du derby ?