On a beaucoup parlé du nouveau cadre de vie ces derniers jours à Marcoussis. Quant à l’environnement de travail, en revanche, peu de choses ont changé. Les joueurs du XV de France ont vécu une première semaine d’entraînement très intense. Pas autant que les sommets de la torture atteints par la préparation au Mondial 2023, concoctée par l’ancien directeur de la performance Thibault Giroud. Mais son successeur Nicolas Jeanjean n’a tout de même pas été doux avec les heureux conscrits.
« Nous avons eu une semaine difficile, qui ressemblait à une pré-saison. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas expérimenté les charges d’entraînement que nous leur avons imposées cette semaine, a-t-il admis. Ils étaient un peu fatigués à la dernière minute de l’entraînement ce samedi (sourire). Mais il a fallu remettre cette charge, et on a vu des joueurs qui s’exprimaient bien, qui ont accéléré. C’était intéressant de voir que même dans un état de fatigue, nous avions la capacité d’être performants. »
Exploiter tout le potentiel
Le but de la manœuvre est clair : maximiser le potentiel de chacun. « Nous accordons une grande importance aux intensités de travail. Globalement, quand on joue au rugby, on exploite 80 à 85 % du potentiel des joueurs, que ce soit en accélération ou en vitesse, explique Jeanjean. Notre objectif est d’augmenter ce pourcentage pour exploiter les flashs, espaces que nous cherchons à retrouver au sol. C’est la ligne directrice depuis le début du rallye et ce sera le cas tout au long de ce tour. »
Après une dernière saison particulièrement éprouvante pour les internationaux, la trêve estivale a permis aux corps et aux esprits de se régénérer. Pourtant, le Top 14 et son rythme infernal ont repris. Certains des sélectionnés ont même participé aux huit premières journées du championnat. Nolann Le Garrec en a joué sept. Touché au genou lors d’une séance vendredi, le demi de mêlée du Racing a passé ses examens hier. Jeanjean s’est montré plutôt rassurant sur l’état du Francilien : « Nous n’étions pas très inquiets car il marchait mais nous avons préféré ne pas prendre de risque pour voir l’état du bleu. »
Gérer la fatigue
Gérer le niveau de fatigue est un véritable défi pour le staff des Bleus, autant qu’un casse-tête. « C’est tout l’enjeu de cette semaine de préparation sans match : trouver un équilibre dans la forme de nos joueurs, résume Jeanjean. Cette semaine a permis d’individualiser la charge collective, de décharger certains qui avaient accumulé beaucoup de temps de jeu, et à l’inverse, de surexposer d’autres qui en avaient besoin. Ce fut une semaine intense de développement. »
Le prochain, qui devrait déboucher directement sur le premier match de la tournée contre le Japon au Stade de France samedi (21h10), sera davantage axé sur la stratégie. Mais le travail de fond ne disparaîtra pas complètement. « Le rugby international a un aspect physique très important, on ne peut pas avoir de faiblesse, assure Jeanjean. S’il y en a un, vous êtes rapidement identifié et vous êtes vous-même un point faible pour l’équipe. »