Les photos des dégâts avaient marqué les esprits. Une partie de la charpente et de la toiture s’est envolée lors du passage de la tempête Ciaran, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023. La chapelle du Yaudet, à Ploulec’h, a été « l’édifice historique et patrimonial le plus touché de Bretagne. « Quand j’ai vu les premières photos, je ne me sentais pas bien. C’est notre patrimoine, nous prenons ça à cœur », confie le maire de Ploulec’h, Sylvain Camus, de retour de vacances.
La compagnie d’assurance a rapidement débloqué les premiers fonds ; le « trou » a été recouvert et une charpente provisoire a été construite ; le retable de la vierge couchée fut démonté et rangé. « Depuis fin 2023, la situation est bloquée », confie le maire. C’est inextricable. » Pour le débloquer, l’édile attend beaucoup de la protection de l’édifice : inscription ou classement aux Monuments Historiques. Une demande a été faite en ce sens en septembre 2024 auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne ; « un processus qui pourrait prendre un an au lieu de trois, s’il est traité dans l’urgence », précise l’élu.
Ne pas mettre en danger le retable classé
Quelles options la commune de Ploulec’h doit-elle choisir ? Réparer uniquement les dégâts causés par la tempête (frais largement couverts par l’assurance) ou refaire entièrement la charpente et la toiture ? Le tout sans mettre en péril le retable de la Vierge couchée – classé – dont la restauration est imminente.
« Durant l’été 2024, nous avons fait appel à un menuisier patrimonial (Ateliers Le Ber, à Sizun) pour réaliser une étude de la partie endommagée et de la partie non sinistrée », relate Sylvain Camus. Les constatations ont montré qu’il y avait des défauts structurels qui n’étaient pas liés à la tempête, mais à l’âge du bâtiment. » La ville de 1 650 habitants a chargé l’agence dinanienne d’architecture du patrimoine Archaeb d’étudier quelle est « la solution la plus raisonnable sur le plan financier et technique ».
Si l’on sait que l’édifice peut être inscrit aux Monuments Historiques, on peut commencer à envisager des travaux plus approfondis sur la charpente.
Pas de réouverture en 2025
« Je ne peux pas vous dire quelle sera la suite des travaux et la réouverture de la chapelle du Yaudet ne sera pas pour 2025 », confie le maire, qui espère y voir plus clair fin 2024 ou début 2025. « Si l’on sait que le bâtiment peut être inscrit aux Monuments historiques, on peut commencer à envisager des travaux plus approfondis sur la charpente », analyse-t-il. Quelle que soit la décision finale, le soutien financier de fondations et d’associations du patrimoine ainsi que les dons de particuliers seront plus que nécessaires à la restauration de l’édifice.