Dans un entrepôt du sud de la France, j’ai devant moi un gros colis marqué Amazon. J’essaie de deviner ce qu’il y a dedans en le secouant. Il fait du bruit. Dois-je donc en déduire que l’objet à l’intérieur a de la valeur ?
Un vendeur me montre un autre colis. « Les emballages rectangulaires contiennent souvent des smartphones » explique-t-il, sûr de son fait. Mais ce serait quand même mieux si nous pouvions regarder à travers l’emballage.
Une nouvelle forme de shopping se développe en France et en Espagne. Les clients à la recherche de bonnes affaires se ruent vers les entrepôts remplis de colis aux contenus très variés. Le seul problème est que personne ne sait à l’avance ce qu’il y a à l’intérieur.
Chaque année dans le monde, des dizaines de millions de colis n’arrivent pas à leur destinataire. Les raisons sont multiples : l’acheteur s’est peut-être trompé d’adresse, il a déménagé, son entreprise a fermé ou il est décédé, cela peut arriver. Auparavant, les sociétés de livraison détruisaient simplement ces colis. Mais, en 2020, la France a introduit une nouvelle loi interdisant leur incinération. Si personne ne réclame son colis dans un délai de trois mois, le transporteur, comme DHL ou Hermes (une société allemande), devient effectivement le propriétaire légal.
Sentant une niche lucrative, les entrepreneurs ont commencé à acheter ces paquets par palettes entières et à les revendre au kilo.
« On trouve de tout ici », explique Vivien Caspar, qui travaille chez Destock Colis, le magasin du village de Sauvian, près de Béziers. « iPhones, écouteurs, haut-parleurs. Ordinateurs, tablettes, vêtements, chaussures, lingerie ».
7 euros pour une montre connectée
Il y a une règle à suivre : les clients ne sont pas autorisés à ouvrir les colis avant d’acheter. Alors ces derniers hésitent, ils tâtent les colis les plus mous, secouent les plus gros en essayant de devenir ce qu’il y a dedans au bruit