Après deux ans de présence dans l’Aveyron, Charles Giusti prendra officiellement ses fonctions le 18 novembre comme préfet de l’Eure. Il remplace Simon Babre, entré dans le cabinet du Premier ministre Michel Barnier, pour de « nouveaux défis » pas si éloignés de ceux qu’il a rencontrés dans l’Aveyron, dont il se souviendra comme d’un « petit paradis » peuplé. des gens « extrêmement accueillants ». Entretien.
Vous avez été nommé, par arrêté du 31 octobre, préfet de l’Eure. Savez-vous quand vous prendrez officiellement vos fonctions là-bas ?
Ce sera le lundi 18 novembre, selon la règle habituelle, l’installation a lieu le troisième lundi après la nomination du conseil des ministres.
Vous rejoignez un département dont la population est le double de celle de l’Aveyron…
Nouveaux défis, nouveaux horizons… sans doute d’autres cultures, d’autres difficultés à aborder. C’est en effet un département plus peuplé, plus dense, avec une activité industrielle assez importante… Je pense que je trouverai des sujets importants pour l’Aveyron aussi : répondre au mécontentement du monde agricole, les enjeux d’aménagement du territoire avec la mise en œuvre de la loi Zéro artificialisation nette. , une activité économique à suivre… Je m’approprierai progressivement les dossiers. Nous sommes dans une phase intermédiaire, avec des dossiers, ici en Aveyron, qu’il faut suivre et si possible clos.
Quels souvenirs garderez-vous du département ?
C’était mon deuxième poste de préfet. Je ne connaissais pas du tout l’Aveyron mais je m’y suis tout de suite senti bien. C’est un petit paradis car les gens sont accueillants, respectueux et républicains. Il y a une vraie facilité à monter des projets car on arrive à réunir tout le monde autour de la table, il y a un vrai sentiment d’intérêt général. Je me souviens des panoramas, de la gastronomie… J’ai beaucoup aimé l’Aveyron.
Avez-vous des regrets ou des satisfactions concernant votre action en tant que préfet ?
Nous avons pu, je pense, instaurer un climat de confiance avec les collectivités, les acteurs économiques, pour réaliser des projets. Une forme partenariale de l’action publique, une véritable dynamique pour une meilleure qualité de service. Je ne dis pas que tout était rose : il y a eu des difficultés, des mouvements sociaux… mais dans l’ensemble nous avons pu travailler dans une bonne harmonie.
Vous quittez le département après deux ans, avec plusieurs dossiers encore en cours.
Deux ans, c’est long… et c’est court. Nous avons commencé les choses mais il reste encore du travail à faire, notamment au sujet des incendies de forêts. Nous avons mis en place une organisation autour de la mobilisation des services spécialisés, des voies d’accès aux massifs, aux retenues, etc. C’est un sujet de longue haleine.
Vous constatez certaines similitudes entre l’Aveyron et l’Eure que vous vous apprêtez à rejoindre.
Qualité de vie, paix sociale… Tels sont les enjeux en Aveyron, mais dans un autre contexte. L’Eure a été plus touchée par les émeutes urbaines de l’été 2023. Il y a aussi des problèmes de sécurité.
Pensez-vous revenir en Aveyron dans le futur ?
Oui, je resterai très attaché à l’Aveyron, c’est sûr. Ce fut une très belle expérience de vie. On dit souvent « l’Aveyron c’est beau mais c’est loin », je dirais plutôt « c’est loin, mais comme c’est beau », même si ce n’est pas dans les axes de circulation habituels ! Je pense que l’Aveyron est un petit paradis, que j’ai eu l’occasion de beaucoup voyager, dans lequel j’ai pu préserver à la fois le cadre de vie et les relations humaines.