C’est la Toussaint. Sans regarder le calendrier, plusieurs indices apparaissent : le ciel gris, les fleuristes vendant des compositions colorées sur le parking du cimetière de Vaufleury à Laval (Mayenne) et la foule marchant entre les tombes. Il est un peu plus de 11 heures ce 1est Novembre 2024 et nombre d’entre eux se dirigent déjà vers les tombes de leurs proches.
Jérôme Marteau, fleuriste à Loiron-Ruillé, est un habitué du cimetière. Je viens à la Toussaint et au dimanche des Rameaux
il se glisse au milieu d’un parterre de chrysanthèmes. J’en ai entre 150 et 200
. Celle-ci reste la fleur star de la Toussaint même si elle propose également du cyclamen et de la bruyère. Le fleuriste connaît les habitudes des visiteurs du 1est Novembre au cimetière : Il y a ceux qui viennent du matin jusqu’à 12h30 puis ça recommence à partir de 15h après le déjeuner.
En fin de matinée, il y a Martine (elle ne souhaite pas donner son nom de famille) qui est un peu perdue. La septuagénaire cherche sa mère dans le dédale des tombes. Je ne sais jamais comment me retrouver ici,
elle a souri. Mais je ne veux pas demander. Je regarde les noms, les âges des décès, les tombeaux fleuris ou ceux qui semblent abandonnés. C’est triste de voir ces signes.
Elle montre un petit panneau qui dit Cette concession est expirée, merci de contacter la mairie – service de l’état civil
. Selon nos informations, les services de la ville en ont déposé 350 au printemps dernier. Les descendants ont désormais deux ans pour renouveler ces concessions.
Bernard Laurent-Bellue nettoie l’une des trois tombes de leur famille avec sa fille Astrid. Nous entretenons des souvenirs de famille
explique Astrid. Son père est originaire de Paris, où il réside. Mais je suis né à Laval»,
précise-t-il.
« On fête davantage la Toussaint en province qu’en Île-de-France »
Astrid continue : On célèbre davantage la Toussaint en province qu’en Île-de-France.»
Dans la pierre, on peut distinguer quelques noms. Bernard Laurent-Bellue descend notamment de Jean-Baptiste-Alfred Pommerais qui repose ici et qui fut maire du Loiron en 1872 (commune devenue Loiron-Ruillé en 2015). Nous avions des ancêtres très actifs dans la vie locale en Mayenne »,
poursuit Bernard Laurent-Bellue.
Le 1est Comme novembre tombe un vendredi, le cimetière ne sera certainement pas vide ce week-end.