un différend entre Truyes et Cormery après les travaux sur la D943

un différend entre Truyes et Cormery après les travaux sur la D943
un différend entre Truyes et Cormery après les travaux sur la D943

Le conflit pourrait servir de cas d’école sur les inégalités entre communautés de communes. Elle oppose depuis plusieurs mois les communes de Truyes et de Cormery, où d’importants travaux nécessitant une déviation ont été réalisés entre juin et août 2024.

Le premier appartient à la communauté Touraine Vallée de l’Indre, le second à Loches Sud Touraine. Un pont sépare les deux communes, mais seuls les commerçants de Cormery peuvent prétendre à la commission de compensation mise en place et financée par la commune et l’intercommunalité.

“A cause d’un pont et d’un panneau, on n’a droit à rien”

Une situation qui déteste Stéphane de Colbert, le maire de Truyes. Il dénonce « attitude scandaleuse » de Loches Sud Touraine, avec qui, jusqu’alors, il entretenait une relation de confiance. « Il est évident que ces travaux ont impacté les commerçants de Truyes, notamment au rond-point R943. – point de départ de la déviation –. Je pense notamment à l’auto-école, au bar tabac, à l’épicerie ou encore à la cave à vin. Ils vivent grâce au passage et ont souffert aussi. »

«Autant, ne serait-ce qu’à Cormery, confirms Coralie Cousin, wine merchant and manager of Vin’Coeur. Nous n’avons pas vu nos clients de tout l’été et certains ne sont jamais revenus. A cause d’un pont et d’un panneau, rien ne nous est permis. » Avec une perte de chiffre d’affaires “environ 15%” au cours des deux mois, elle espérait recevoir au moins « un coup de main ».

Des travaux prévus « très tard »

Alerté par les commerçants, Stéphane de Colbert a demandé à plusieurs reprises des compensations par courrier. « Les travaux à Cormery, qui étaient nécessaires, ont été planifiés très tardivement (fin mars) et surtout une information très lochoise, mais n’impliquant guère Truyes et les conséquences possibles concernant notre commune »peut-on lire dans sa lettre du 19 juin, adressée à Marc Angenault, le vice-président de Loches Sud Touraine, chargé du développement économique et des ressources humaines.

En réponse, ce dernier rappelle « que la compétence commerciale relève de l’action des communautés de communes et pour laquelle chacune intervient dans son périmètre territorial ». Avant d’inviter Stéphane de Colbert à se rapprocher de Touraine Vallée de l’Indre, qui jugeait cet argument « non recevable »12 juillet. « Il appartient à Loches Sud Touraine de gérer les impacts de ses décisions et d’apporter les compensations nécessaires. »

Le ton des courriers s’est durci au fil des mois, avant une fin officielle des refus, le 21 octobre. Une décision confirmée par Julien Bonsens, le responsable du développement économique de Loches Sud Touraine que nous avons contacté. De son côté, Stéphane de Colbert réfléchit déjà à d’éventuels recours, « Je n’ai pas du tout l’intention de m’arrêter là ».

“Pas aussi catastrophique que prévu”

Pour mémoire, une commission de compensation a été créée en juin 2024 avec un budget de 50 000 €. Dix-sept entreprises de Cormery et une de Tauxigny sont éligibles. Ils sont situés le long de la route D943, mais également dans le village. “La somme ne sera pas utilisée dans sa totalité, car la situation n’a pas été aussi catastrophique que prévu”, précise Julien Bonsens, chargé du développement économique à Loches Sud Touraine. Les commerçants avaient jusqu’à fin octobre pour déposer un dossier et une commission se prononcera en novembre pour un paiement “au plus vite”. Pour être éligibles, ils doivent pouvoir justifier d’une perte d’au moins 15% de leur chiffre d’affaires par rapport aux deux années précédentes. « Cinq commerçants ont même vu leurs chiffres augmenter », assure l’agent.

 
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