7,5 millions d’Américains vivent en dehors des États-Unis. « Ils représentent, en quelque sorte, le 51e État américain »selon Ellen Kountz, fervente démocrate vivant en France depuis près de 30 ans et auteur de Portraits de Veep : l’incroyable histoire de Kamala Harris. En France, ils sont environ 100 000, selon le ministère des Affaires étrangères. « Il s’agit d’une estimation, car les Américains ne sont pas tenus de s’inscrire à l’étranger. De plus, ce chiffre n’inclut pas les doubles nationaux. »précise Joseph Smallhoover, ancien président des Démocrates à l’étranger.
En France, deux organismes ont pour mission d’aider les Américains résidant sur le sol français à voter à l’élection présidentielle. Et vu la complexité du processus… de les aider. Democrats Abroad, organe officiel du Parti démocrate américain et l’équivalent d’un comité d’État comme la Californie ou New York a pour rôle de faire campagne auprès de la population américaine pour l’informer et l’inciter à s’inscrire sur les listes électorales dans son État d’origine. Selon les Etats, le mode de vote diffère : envoi du bulletin de vote par voie électronique, par fax ou par courrier. La priorité est la même de l’autre côté du spectre. « Notre rôle est celui de l’éducation et de l’accompagnement au vote des résidents américains en France » explique le directeur des médias de l’organisation Les Républicains d’Outre-mer Nicolas Conquer. Contrairement aux résidents sur le territoire américain, la population américaine à l’étranger doit s’inscrire sur les listes à chaque élection.
L’organisation Démocrates à l’étranger en France est bien implantée. De nombreux « chapitres » ont été mis en place pour guider les résidents américains : à Avignon, Bordeaux, en Bretagne, à Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, en Normandie, à Paris, sur la Côte d’Azur, à Strasbourg ou encore à Toulouse. Depuis des mois, de nombreux événements sont organisés par l’organisation : un petit-déjeuner à Antibes, un brunch pour le « Youth Caucus » dans le Marais à Paris, un spectacle d’Halloween à Rennes. Liste non exhaustive. Joseph Smallhoover se félicite de cette multitude d’événements : “au moins 10 fois plus que ce que les Républicains organisent sur le territoire”. Le rôle de l’organisation ne s’arrête pas là. Représentants des démocrates à l’étranger plaider auprès des autorités américaines à Washington sur la situation et les questions politiques concernant les Américains à l’étrangerraconte Joseph Smallhoover. Nous sommes en contact régulier avec des sénateurs américains ».
L’organisation Démocrates à l’étranger en France est bien implantée
Les Outre-mer républicains en France ont trois objectifs. « Défendre les intérêts des Américains vivant à l’étranger et les pousser à voter, contrebalancer le parti pris médiatique sur le PAF et les actions de lobbying visant à protéger les Américains en France, explique Nicolas Conquer. Récemment, nous avons obtenu l’inclusion dans le programme du GOP de l’abrogation du système qui impose les Américains sur la base de leur citoyenneté et non de leur résidence. ». Une mesure qui date de l’ère Obama et qui est devenue un véritable fait mobilisateur pour le vote républicain des Américains à l’étranger.
Les Américains en France sont-ils aussi divisés que de l’autre côté de l’Atlantique ?
« Les partisans de MAGA (Make America Great Again, le slogan de Donald Trump, NDLR) ne sont pas compatibles avec la vie d’expatrié » Juge Ellen Kountz. Malgré l’impossibilité d’obtenir des chiffres sur la question, les opinions politiques de la majorité des Américains à l’étranger sont démocrates. Pour l’auteur, “De nombreux républicains ne voyagent pas, n’ont pas de passeport, ne parlent pas de langue étrangère et ne quittent donc pas le sol américain”. Un constat nuancé par Nicolas Conquer qui estime que de nombreux Américains à l’étranger votent pour Donald Trump pour des raisons fiscales. Il ajoute l’existence d’« électeurs timides » qui n’expriment pas haut et fort leurs opinions. « À l’étranger, la position démocrate est plus facile à endosser que la position républicaine » se lamente-t-il. Mais une autre piste sur la tendance démocratique des Américains en France est possible.
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Les « électeurs timides » n’expriment pas leurs opinions haut et fort
Trump face au « rouleau compresseur » médiatique français
C’est l’un des objectifs du groupe Les Républicains d’Outre-mer et Les Républicains de France : « Réinformer les Français face au rouleau compresseur des grands médias anti-Trump » selon les mots du porte-parole des Républicains en France Philippe Karsenty. Ce dernier déplore le traitement réservé à l’élection présidentielle américaine et au candidat républicain, notamment en matière de service public. « Nous sommes dans un délire complet. Trump est insulté partout. Rien qu’en prenant 24 heures entre le dimanche 27 octobre et le lundi 28 octobre. Dimanche 19h, diffusion d’une émission sur France 5 « Trump, la menace fasciste ». Dimanche 20h, dans l’émission C Politique « Le fascisme, le grand retour ». Lundi 23h à l’émission C ce soir « Donald Trump, le fascisme à l’américaine », denounces Philippe Karsenty. Lorsque Trump sera élu, les médias expliqueront pendant six mois aux Français et aux Américains présents en France que Hitler arrive au pouvoir. C’est à nous d’expliquer la vérité. » Une gauche organisée et une droite sous cordon sanitaire. Les États-Unis et la France ont plus en commun qu’il n’y paraît.
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