Pour l’année 2023-2024, seulement 7 % de l’argent disponible d’un programme d’infrastructures a été envoyé aux régions du nord du Nouveau-Brunswick. Les libéraux voient un déséquilibre entre le nord et le sud de la province, mais Fredericton soutient que les données de cette année ne sont pas représentatives de l’ensemble de la situation.
Les libéraux ont extrait ces données d’une annexe pour l’année 2023-24 obtenue auprès de la Société de développement régional (SDR), le ministère provincial qui approuve les projets soumis au programme. Investir au Canada.
Les libéraux ont brandi une annexe obtenue par la Société de développement régional.
Photo : Radio-Canada
Lorsque vous créez un programme de cette façon, vous pouvez vous attendre à ce qu’il ne soit pas complètement égal, mais vous pouvez vous attendre à ce qu’un équilibre se produise naturellement.
» demande le député libéral de Bathurst-West-Beresford, René Legacy.
Il ne comprend pas pourquoi 93 pour cent des 543 millions de dollars disponibles l’année dernière dans le cadre du programme ont été alloués à des projets d’infrastructure dans les régions au sud de Miramichi.
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René Legacy a tiré ces conclusions d’un rapport de la Société de développement régional, le ministère provincial qui approuve le financement des projets.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Avez-vous une explication à un déséquilibre de ce montant ?
Je sais très bien qu’il y a certains projets dans ma région qu’on avait demandé d’inscrire sur la liste et qu’ils ne l’ont pas fait.
ajoute le député.
Le programme Investir au Canada a été annoncé en 2016. Il permet aux provinces de soumettre à Ottawa des projets pour financer, en partenariat, différentes infrastructures.
Une entente entre Fredericton et Ottawa a été signée en 2018. Depuis, 1,5 milliard de dollars ont été investis au Nouveau-Brunswick par la province, le gouvernement fédéral et les municipalités.
Par exemple, c’est avec ce programme que la ville de Caraquet peut financer la construction du Centre régional des générations (22,5 millions) et que la ville de Dieppe peut prolonger le boulevard Dieppe (42 millions).
Les candidatures pour ce programme ont été clôturées en mars 2023.
Sa collègue libérale Isabelle Thériault, députée de Caraquet, a haussé le ton lors d’une déclaration à l’Assemblée législative.
Arrêtez de prendre le monde pour des innocents ! Votre gouvernement est le plus injuste que nous ayons vu depuis des décennies
dit-elle.
La province veille à ce que ce soit équitable
Réjean Savoie est le ministre responsable de la Société de développement régional, qui approuve les projets soumis au programme.
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Réjean Savoie, ministre responsable de la Société de développement régional, veille à ce que les projets du nord soient évalués de la même manière que ceux du sud.
Photo : Radio-Canada / Mikael Mayer
Les projets ont été approuvés aussi bien au Sud qu’au Nord. Par contre, pour approuver un projet, il fallait aussi avoir des demandes
il explique.
Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas eu suffisamment de demandes de la part des régions du Nord ? Tout est évalué, en fonction des demandes, qui doivent être prises en considération.
Les demandes du Nord ont été traitées aussi bien que les autres.
Le ministre a également reproché aux libéraux de n’afficher qu’une seule année de financement, ce qui ne dresse pas un tableau global selon lui.
Son équipe a fourni un autre document, soit la liste complète des projets approuvés par son ministère depuis l’entente entre Fredericton et Ottawa.
Selon ce document, environ 15 % des financements depuis 2018 ont été alloués à des projets dans les régions du nord. Ces données sont toutefois imprécises, car certains projets ne sont pas localisés géographiquement.
Selon le Rapport démographique du Nouveau-Brunswick de février 2022, 30 % de la population de la province vit dans les régions du nord.