Dernières volontés, soins du cadavre, frais d’enterrement… Le chercheur haut en couleur Richard Monvoisin a mené son enquête sur le décès. Dix épisodes aussi intéressants que décalés.
By Carole Lefrançois
Publié le 1 novembre 2024 à 11h00
DDe nature fièrement sceptique et très rationnelle, Richard Monvoisin se glisse « dans la peau d’un cadavre » pour aborder directement les questions qu’on ne veut surtout pas se poser sur la mort. Sur France Culture, le producteur démontre sur dix épisodes que les dernières volontés des défunts priment sur celles des vivants et qu’à ce titre il vaudrait mieux anticiper. Tel un saltimbanque, il harangue les auditeurs et délivre en grande pompe des instructions funéraires singulièrement comiques.
Richard Monvoisin n’est pas loin d’un paradoxe. Docteur en pédagogie des sciences et figure du mouvement zététique francophone, il dialogue avec « Madame la Mort » tout au long de sa macabre enquête ! Goguenard, lui qui histrionique d’un épisode à l’autre au risque d’exaspérer, tombe dans les bras de ses invités (neurologue, chercheur en thanatologie, élu chargé de la politique funéraire, socio-anthropologue…) comme s’il retrouvait des amis d’enfance pour préparer ensemble un joyeux bizutage : ses futurs funérailles. Après ces effusions dans l’exagération du « coolness », il s’empare de son sujet avec une curiosité qui ne laisse absolument rien au hasard. Et si le thème de la série est inquiétant, l’expédition vers les terres mortuaires s’avère particulièrement intéressante.
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Alors, comment prendre soin de votre cadavre ? Cosmétique mortuaire, don d’organes, crémation, concessions, cercueil en carton, enterrement écologique, humusation (transformation des corps en compost), promession (consistant à congeler le corps dans de l’azote liquide puis à le briser en morceaux sur une table vibrante), l’aquamation (crémation à l’aide d’une solution alcaline qui dissout le corps)… Le producteur réussit à populariser cette redoutable nébuleuse alors que chacun est confronté à l’organisation d’un enterrement, y compris l’aspect financier et ses dérives cachées. Il s’efforce de sensibiliser les auditeurs à la fin de la vie jusqu’à sortir des sentiers balisés, offrant comme dernière demeure une bibliothèque à double usage, conçue pour être remontée dans un cercueil, littéraire pour l’éternité.
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