Par
Editorial Meaux
Publié le
31 octobre 2024 à 18h00
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Depuis janvier 2022, date de retraite, Vainqueur a modifié son comportement crescendo au point d’éveiller des soupçons d’adultère chez sa femme. Il est devenu irascible, en colère sans véritable raison au point de ne plus supporter Christiane, sa femme depuis 23 ans.
Il a profité de chaque occasion pour l’insulter, la dénigrer, la rabaisser, l’intimider ou encore la frapper et la menacer.
“Je vais t’écraser”
Le 17 avril au soir, la gendarmerie de Dammartin-en-Goële a dû dépêcher une patrouille rue des Peupliers à Saint-Pathus pour régler un conflit conjugal. L’alerte est venue d’un » Téléphone Danger Grave » (TGD) accordée à Christiane lorsqu’une ordonnance de protection a été émise, à la suite d’une plainte déposée par elle en janvier. Une fois sur place, les gendarmes ont enregistré la version de la femme : « Victor était au Portugal depuis cinq semaines. Il est revenu sans prévenir en fin d’après-midi. Il ne m’a dit bonjour ni à moi ni aux enfants. Mon sac à main lui gênait et il l’a jeté. Il m’a insulté et m’a jeté des pantoufles au visage. Pour éviter la confrontation, je suis allé dans la chambre et je m’y suis enfermé. Il a essayé de forcer la serrure à l’aide d’un couteau de cuisine« .
Victor a été arrêté et placé en garde à vue. Pendant les heures de détention, il a été entendu et a donné une explication à son attitude : la jalousie. Christiane a rencontré un autre homme lors de ses absences et depuis, l’ambiance s’est dégradée. A chaque retour, l’accueil est désagréable et parfois même agressif. Il a alors reconnu l’échange de propos insultants, n’acceptant plus les piques incessantes, mais a nié l’avoir frappé.
La police a pris contact avec la sœur de Christiane et les voisins du couple. Tout le monde en parlait altercations fréquentes.
Le lendemain, Christiane est allée avec sa fille Luisa porter plainte sur la base de ses déclarations de la veille. Elle a évoqué plusieurs démarches engagées depuis le début de l’année pour insultes, gifles, etc. Mais elle s’est surtout concentrée sur celle qui méritait sa protection.
En janvier, un énième conflit éclate entre le couple. Exaspéré, Victor perdit le contrôle de lui-même. Il saisit un couteau de cuisine, appuya le tranchant de la lame sur la gorge de Christiane en lui disant : « Je vais te planter. » . Non seulement Luisa a été témoin de la scène mais elle a dû intervenir pour les séparer.
Christiane a été examinée par le psychologue de l’Unité médico-judiciaire (UMJ) qui lui a accordé deux jours d’incapacité totale de travail (ITT).
« La violence n’est pas la solution, le divorce l’est ! » »
Le couple a paru lundi 7 octobre. Victor a maintenu sa position, reconnaissant seulement les insultes et les bousculades mais niant avoir été violent. Le juge a immédiatement réagi : « Mais monsieur, c’est de la violence ! « . Victor se corrigea immédiatement : « C’est vrai. Je l’ai découvert en participant au groupe de soutien. Puis il revient sur la dernière soirée de confrontation : « Quand j’ai déplacé son sac à main, un téléphone – celui de son amant – s’est allumé. Elle s’est mise à crier, l’a attrapé et s’est précipitée dans la pièce pour effacer les choses. « . Une nouvelle fois, le juge est intervenu : « Votre femme fait ce qu’elle veut de son corps et a les relations qu’elle décide. Cela ne vous appartient pas ! La violence n’est pas la solution, le divorce l’est ! « . Victor lui dit alors : « Je lui ai proposé plusieurs fois une séparation à l’amiable mais elle a toujours refusé. Maintenant, elle a accepté et une date a été fixée.
Lorsque le juge a fait référence au témoignage de Luisa, Victor a simplement répondu : « Ma fille va toujours avec sa mère. » Invitée à venir à la barre, Christiane a de son côté confirmé ses accusations.
8 mois de prison avec sursis
L’avocat de Christiane a confirmé qu’elle s’était constituée partie civile. Il a regretté que l’accusé “n’assume pas la responsabilité de ses actes” alors que l’examen psychiatrique a constaté des conséquences notables. Il estime l’indemnisation à 5 000 €.
Le procureur de la République a jugé le discours de Victor « dérangeant » en raison de sa « banalisation des faits » et de sa tendance à se cacher derrière « le complot familial mené par une mère manipulant ses enfants ».
Victor a reçu huit mois avec sursis. Il doit suivre un cours sur les violences conjugales et respecter trois interdits : contacter la victime, se présenter à son domicile, posséder une arme pendant trois ans. Il devra également verser 2 000 € à Christiane pour préjudice moral et 1 200 € pour honoraires d’avocat.
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