De belles découvertes. Dans le cadre du projet de contournement nord de Cozes, en Pays Royannais, orchestré par la Direction des infrastructures de la Charente-Maritime, le service départemental d’archéologie a réalisé des fouilles préventives, d’avril à octobre 2024, prescrites par le service régional d’archéologie.
Cette opération a été dirigée par le protohistorien Pierre Giraud et codirigée par la médiéviste Clarisse Parra-Prieto avec une équipe d’une vingtaine d’archéologues. « Plusieurs occupations humaines se juxtaposent sur une grande partie du parcours et couvrent une période allant de la protohistoire à l’époque médiévale, sans forcément de continuité », explique Karine Robin, cheffe du service départemental d’archéologie.
« Lors de ces fouilles archéologiques, de nombreux vestiges ont été mis au jour. Parmi la dizaine de sites archéologiques répartis sur toute la longueur du projet routier, appartenant à plusieurs périodes comprises entre la fin du Néolithique (environ 2 500 avant JC et le Moyen Âge classique), se situe, du côté de Grézac, un habitat rural de la fin de la période gauloise occupée entre 120 et 50 avant JC », souligne le protohistorien Pierre Giraud.
Un puits identifié
C’est au sein de cet établissement gaulois qu’un puits a été identifié. La fouille de cette dernière, profonde de près de six mètres, a été entreprise par une unité spécialisée de la société ADés Archéologie, prestataire du Département. Vers le fond, une série d’objets et de restes d’animaux semblent avoir été jetés ou déposés lors du remplissage du puits.
« Il s’agit notamment d’éléments d’un moulin à grains rotatif et d’un vase représentant un véritable trésor archéologique. Ce type de pratique cultuelle dite de « fermeture d’un puits » est attesté à l’époque gauloise ; c’est peut-être une offrande. Ce vase en céramique, modelé et non tourné, est bien conservé et de très bonne facture. Sa surface a été peignée pour faciliter la préhension. Cette marmite servait probablement à stocker de la nourriture à l’intérieur des habitations des occupants de l’établissement gaulois avant de finir dans le puits », imagine Pierre Giraud.