victime de burn-out, Nadia témoigne et prend soin des autres

victime de burn-out, Nadia témoigne et prend soin des autres
victime de burn-out, Nadia témoigne et prend soin des autres

Par

Marie-Pierre Caris

Publié le

26 mai 2024 à 19h49

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A Marmande, Nadia Cathala est le relais local de l’association L’Burn, la communauté des Burn’ettes créée à Bordeaux et qui s’étend dans toute la région. Son objectif ? Écoutez les femmes victimes du burn-out, cet épuisement total qui les empêche de faire quoi que ce soit, comme travailler, ou même bouger.

Et si Nadia est désormais bénévole dans ce associationc’est qu’elle a elle-même vécu cette situation : elle a accepté de témoigner.

« Il fallait avancer, coûte que coûte »

Secrétaire comptable de formation, Nadia se souvient précisément du jour où tout a basculé. « C’était le 18 août 2020 : j’ai eu le jambes paralysées « .

Nadia était une femme hyper active, tant dans sa vie professionnelle que familiale.

Mais un mois avant, le médecin m’a arrêté parce que j’étais très fatigué, j’avais des maux de tête, je souffrais d’anxiété. J’avais un manque de sommeil et des difficultés à me concentrer. Il y avait des problèmes au travail, donc on nous en demandait de plus en plus. Ce mois d’août 2020, je me suis retrouvé à occuper trois postes tout seul : oui, la direction m’a écouté, mais elle n’a rien fait.

Nadia Cathala

Nadia explique aussi « avoir appelé à l’aide à plusieurs reprises. Les premiers signes étaient apparus des années auparavant, mais je ne m’étais pas écouté. Il fallait avancer, coûte que coûte. Même mon mari m’avait alerté, mais je ne l’ai pas écouté non plus. Je répétais tout le temps qu’on ne pouvait pas payer les factures avec des pommes de terre.»

Mais le 18 août 2020, le corps a abandonné. « À partir de ce jour, je dormi pendant deux mois. J’ai eu la chance d’avoir été soutenue par mon mari, mes parents, j’ai pu prendre le temps de me ressourcer.”

Immédiatement, Nadia a été mise en arrêt maladie pour dépression, « sauf que je n’étais pas déprimée ».

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J’avais envie de faire des choses, mais je me sentais vide, je n’arrivais pas à mettre un pied devant l’autre. Vouloir faire des choses et ne pas pouvoir les faire est très difficile.

Nadia Cathala

“Ça a changé ma vie”

C’est alors qu’elle comprend qu’elle est en burn-out. “Maintenant, le mot est toujours tabou, notamment dans les zones rurales. J’ai cherché sur Internet pour trouver de l’aide, pour écouter. C’est ainsi que j’ai découvert l’association L’Burn, à Bordeaux. Il existe des ateliers destinés notamment à prends soin de toi… C’est là que j’ai appris à me prendre en main avec plein d’ateliers et d’activités que j’avais envie de réaliser ici, à Marmande, au Quai 31. Ce qui m’a aussi aidé, c’est le suivi avec des psychologues du travail.

A 44 ans, mère de deux enfants, Nadia doit arrêter de travailler : « Avec le burn-out, le cerveau entre en boucle sur ce qui nous est arrivé. On se demande : qu’est-ce que je vais faire ? Que vais-je devenir ? « . Suite à ce burn-out, Nadia déclenche un fibromyalgie, « Je suis donc en invalidité. Mais j’ai pu recharger mes batteries et faire avancer les choses, même s’il y a des jours où je n’arrive pas à me lever. J’ai aussi des problèmes de concentration. Oui, ça a changé ma vie. J’ai tout géré, j’ai aussi dû apprendre à déléguer, notamment à la maison, et c’est là qu’on culpabilise. Mais j’ai la chance d’avoir un mari qui a tout compris.

Nadia a vécu les différentes étapes du burn-out, « y compris la période du déni ».

Nous pensons que cela ne peut arriver qu’à d’autres personnes, puis nous nous isolons socialement, car nous n’avons plus l’envie ni l’énergie de voir nos amis. Vous devez également apprendre à écouter votre corps.

Nadia Cathala

Mais Nadia a envie d’avancer, et surtout, d’aider les autres, au sein de l’association, qui l’aide encore aujourd’hui.

Bienvenue à Sainte-Bazeille

“J’ai rejoint le centre d’écoute de l’association : nous sommes quelques-unes à répondre aux appels téléphoniques de femmes de toute la France.”

Mais Nadia est allée plus loin, devenant élu local du département du Lot-et-Garonne, occupant un bureau mensuel à Agen depuis plusieurs mois, et très récemment, un autre à Sainte-Bazeille. « Ici, il y a beaucoup de femmes qui n’osent pas en parler. Nous devons ouvrir un espace pour parler. Et j’espère pouvoir à terme pouvoir proposer des ateliers, voire organiser des conférences. Car il y a aussi le côté prévention à travailler, en sensibilisant les entreprises.»

Prochaine prestation lundi 27 mai 2024 à la Maison pour tous à Sainte-Bazeille à partir de 14h Contact : [email protected]

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