Plusieurs grands industriels manquent d’électricité

Plusieurs grands industriels manquent d’électricité
Plusieurs grands industriels manquent d’électricité

Les surplus d’Hydro-Québec ayant fondu comme neige au soleil, de nombreux industriels québécois sont aujourd’hui confrontés à un manque d’énergie, à tel point que plusieurs d’entre eux aimeraient pouvoir produire leur propre électricité.

C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) avec l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE) auprès de 114 entreprises manufacturières ou industrielles.

Ce que l’on constate en discutant avec les industriels, c’est que plusieurs d’entre eux avaient des projets d’expansion ou de décarbonation et qu’ils demandaient des blocs d’énergie importants. Très souvent, on leur dit : « Non, nous n’avons pas assez d’énergie pour vous »explique Véronique Proulx, PDG de MEQ lors d’une entrevue à Radio-Canada.

Selon ce sondage, 35 % des entreprises québécoises n’ont pas accès à suffisamment d’énergie pour répondre à leurs besoins actuels, impactant ainsi leur compétitivité à l’échelle nationale et internationale.

Faute d’électricité, c’est désormais le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui doit approuver les blocs énergétiques de 5 mW et plus.

Pierre Fitzgibbon approuve les projets électriques de 5 mW et plus.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Beaucoup pour le secteur des batteries

Au cours des derniers mois, Mme Proulx a constaté que plusieurs entreprises industrielles et manufacturières québécoises ont reçu un refus du gouvernement.

Très souvent, c’est le secteur des batteries qui profite des blocs énergétiques. On souligne que c’est une bonne chose pour le Québec, c’est un nouveau secteur, un nouveau secteur, il y aura des retombées dans le futurassure Mme Proulx.

Mais force est de constater que les grands industriels, qui sont en région, ont l’impression d’être pris pour acquis. Nous favorisons les nouveaux secteurs, les entreprises qui arrivent au détriment de celles déjà implantées et qui sont moteurs du développement régional.dit-elle dans le même souffle.

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Véronique Proulx est présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis

Selon Mme Proulx, plusieurs manufacturiers, notamment ceux cotés en bourse, se sont fixés des objectifs de décarbonation et le contexte actuel met leurs projets à risque.

Selon l’enquête, non seulement les industriels, mais aussi les dirigeants d’entreprises PME l’impression qu’ils vont manquer d’électricité.

Evidemment, ceux qui en manquent, ce sont les grandes entreprises, les industriels. Mais en raison de l’incertitude et de l’imprévisibilité, nombre de nos membres ressentent la même chose. Cela fait écho au discours qu’on entend, selon lequel nous allons manquer d’électricitéexplique Mme Proulx.

Autoproduction, achat d’électricité au secteur privé, etc.

Autre donnée clé de l’enquête, 82% des sondés sont favorables à l’autoproduction pour subvenir à leurs besoins, c’est-à-dire produire leur propre énergie.

À l’automne, après l’annonce du projet de production d’hydrogène vert de TES Canada en Mauricie qui comblera une partie de ses besoins énergétiques, le ministre Fitzgibbon a ouvert grande la porte à l’autoproduction.

Dans son projet de loi qu’il déposera dans les prochaines semaines, M. Fitzgibbon pourrait également autoriser la vente d’électricité entre entreprises privées, ce qui marquerait la fin du monopole de distribution d’électricité d’Hydro-Québec.

Je pense que dans le projet de loi, il y aura plus de flexibilité pour l’autoproduction et pour avoir des PPA [programmes d’achat d’électricité entre deux entreprises]elle explique.

Le gouvernement devra accélérer l’accès aux énergies renouvelables et à d’autres sources d’énergie. Nous devrons adopter un modèle de partenariat avec les entreprises pour garantir que si la société d’État n’est pas en mesure de nous fournir, nous puissions avoir des alternatives.croit Mme Proulx.

La question n’a pas été posée directement sur la fin du monopole de distribution d’électricité d’Hydro, mais force est de constater que les constructeurs et les industriels souhaitent avoir plus de prévisibilité, assure-t-elle.

Une entreprise manufacturière doit évoluer dans un environnement prévisible, mais ici, dans l’énergie, nous sommes dans l’imprévisibilité totale.

Les industriels veulent aussi savoir si le tarif L, celui accordé aux grandes entreprises, va augmenter dans les années à venir.

Va-t-il augmenter de façon exponentielle, si oui, quand ? Et comment? Nous ne savons pasconclut-elle.

 
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