«Je suis dévasté par la situation»

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«Je suis dévasté par la situation»

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Éditorial Voix du Jura

Publié le

23 mai 2024 à 21h37

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jeudi 23 mai 2024alors que le Président de la République est en visite en Nouvelle-Calédonie, Charline, originaire du Jura, partage avec Voix du Jura son choix de vivre sur l’archipel, son quotidien depuis le début des événements lundi 13 mai 2024ses inquiétudes…

«Je suis arrivé à Nouvelle Calédonie en 2017, le 21 mars plus précisément, l’année où j’ai eu 30 ans. Je suis d’abord venu en vacances, en 2015, puis en 2016 et enfin définitivement en 2017. Cela change de mon Jura natal ! Moi qui souffre du froid, je vis plutôt bien la chaleur toute l’année, même si dans la saison fraîche (notre hiver), je sors les pulls ! », raconte la jeune femme.

Un nouveau départ

« Venir vivre en Nouvelle-Calédonie, c’est un choix lourd de conséquences ! 17 000 km Séparons-nous… La plupart des gens arrivent avec deux valises ! Une sorte de nouveau départ, qu’il faut anticiper. »

Barrage de protection ©Patrick Lamy (reçu)

« Il faut garder à l’esprit que nous ne retournons pas souvent en France métropolitaine… en raison du budget nécessaire, un billet coûtant environ 2 000 euros et le voyage dure environ 30 heures avec, généralement, deux escales. Pour ma part, je ne suis rentré en France métropolitaine que deux fois, le covid ne me permettant pas d’en faire plus.

Avoir un travail

” Je suis avocat de formation, je n’ai eu aucune difficulté à trouver du travail. Mais il y a ici une particularité : les emplois du secteur privé sont occupés par des citoyens du Nouvelle Calédonie et, à défaut, aux personnes ayant une durée de résidence suffisante (selon la profession concernée), priorité postulant à conditions égales de diplômes et de compétences. La profession juridique étant rare ici, cela a facilité l’obtention de mon emploi.

Les choses ont changé le 13 mai

«J’étais présent lors de la tenue du trois référendums, en 2018, 2020 et 2021. Il y avait une tension, elle était latente, parfois présente, mais toujours en marge par rapport à ce que nous vivons depuis près d’une semaine. »

« En fait, depuis Lundi 13 mai 2024, À partir de la fin de la journée, les choses ont pris une tournure vers des événements dont je n’aurais jamais pensé être témoin un jour. Entendre tirer la nuitne pas savoir ce qui se passe, ne pas savoir quoi faire, avoir peur, avoir le ventre noué… »

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Les réserves alimentaires s’épuisent

« J’avoue qu’exprimer ce que je ressens n’est pas facile, cela ouvrirait la porte à des émotions qui pour le moment vont bien là où elles sont. je suis juste dévasté par cette situation, des vies humaines perdues, une vie économique complètement à l’arrêt, des réserves alimentaires qui se vident avec, pour l’instant, les plus grandes difficultés d’approvisionnement.

Entreprises en flammes ©Patrick Lamy (reçu)

Comment sera l’avenir, C’est la question que je me pose vraiment. Comment la situation va-t-elle évoluer… ? Je ne sais pas, mais je reste optimiste et convaincu qu’il existe des solutions pour un « vivre ensemble » qui marche.

Rentrer chez soi ou rester ?

« En France, mes parents et mon frère sont évidemment inquiets et j’essaie de les appeler le plus souvent possible. De nombreux résidents métropolitains se demandent s’ils devraient revenir ou pas… Je les comprends, mais personnellement, je ne me pose pas la question.»

J’ai construit ma vie ici, j’ai investi pour devenir propriétaire de ma maison à Nouméa, j’aime mon travail et surtout j’y ai ma famille. Je reste convaincu que nous nous relèverons de tout cela ensemble, en remettant de l’ordre avec intelligence et cœur. »

« On ne peut qu’apprendre des différences des autres… et je peux vous assurer que j’ai été enrichi par les contacts des personnes que j’ai pu rencontrer, quelles que soient leurs origines, et je pense surtout à mes merveilleux collègues de travail. »

« Quoi qu’il arrive, la Nouvelle-Calédonie est et restera une île magnifique dont je suis tombé amoureux dès le premier pas au sol en sortant de l’avion… et j’aimerais qu’on puisse trouve des solutions pour retrouver l’harmonie dont chacun a besoin pour vivre sereinement », conclut la jeune femme.

Propos recueillis par notre correspondant Patrick Lamy

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