Les enseignants genevois expriment leur colère contre la conseillère d’Etat Anne Hiltpold – rts.ch – .

Les enseignants genevois expriment leur colère contre la conseillère d’Etat Anne Hiltpold – rts.ch – .
Les enseignants genevois expriment leur colère contre la conseillère d’Etat Anne Hiltpold – rts.ch – .

Plus de 1’000 enseignants genevois ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils s’inquiètent des méthodes de leur chef, la conseillère d’Etat Anne Hiltpold. Et ils demandent que les élus libéraux-radicaux défendent mieux l’entreprise.

La lettre ouverte, qui circule depuis samedi dernier et qui sera prochainement remise à Anne Hiltpold, s’intitule «Soutien à vos collègues», mais il s’agit en réalité plutôt d’une offensive contre le magistrat.

Les enseignants reprochent au conseiller d’État chargé de l’instruction publique (DIP) une succession d’interventions médiatiques qui dénigrent leur profession. Et de ne jamais défendre l’institution lorsqu’elle est attaquée. Comme lorsqu’une députée UDC a déclaré à la télévision régionale Léman Bleu que le DIP est « une usine à abrutis » et qu’elle n’a pas réagi publiquement. Un silence coupable aux yeux des signataires de la lettre.

Ils jugent aussi qu’Anne Hiltpold est déconnectée du terrain. Elle s’est par exemple publiquement opposée aux classes mixtes et a déclaré que si mélanger les pires élèves avec les meilleurs aidait réellement à progresser, cela se saurait. Les syndicats d’enseignants soutiennent au contraire que les bénéfices des classes mixtes sont scientifiquement prouvés.

“La fête des gens qu’on aime”

Il y a eu enfin ce recadrage public, en avril, dans l’affaire de la fête des mères à l’école primaire de Lully. Le directeur de cette école de la campagne genevoise avait décidé de remplacer la fête des mères par « la fête des gens qu’on aime ».

Dans sa lettre, ce réalisateur a motivé son choix par une volonté de « faire partie du mouvement qui s’occupe de l’égalité des sexes et de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Le sang du magistrat a bouilli et l’école a reçu l’ordre de rentrer, ce qui a été fait. Dans les médias, Anne Hiltpold a dénoncé une forme d’activisme de la part de certains enseignants.

Les enseignants ont mal réagi à ces critiques. Ils reprochent aux élus PLR un mélange d’ignorance et une forme de mépris, notamment avec l’usage du mot activisme. Car, en effet, cette célébration des « gens qu’on aime » est une pratique répandue à Genève et ailleurs. Selon les enseignants, elle permet de prendre en compte les familles monoparentales, les familles homoparentales ou simplement les enfants qui n’ont pas ou plus de parents.

Les syndicats ont refusé de répondre aux questions de la RTS car la lettre n’avait pas été officiellement remise au magistrat. Mais on ressent un profond malaise, et ce depuis le début de son mandat. En février, les enseignants du secondaire se sont également mis en grève pour protester contre son projet d’augmenter leurs heures d’enseignement sans véritable consultation. Et de manière générale, les enseignants disent ressentir une forme de dénigrement de la part du magistrat et une volonté de le mettre au pas.

Une démarche jugée « curieuse » par Anne Hiltpold

Interviewée dans Forum, Anne Hiltpold dit entendre les enseignants, mais les comprendre « moyennement ». La magistrate rappelle qu’elle rencontre régulièrement les syndicats, et pas plus tard que la semaine dernière. Et de préciser que la lettre ouverte date du 13 mai, jour où elle les a rencontrés pendant deux heures et demie.

La conseillère d’Etat dit trouver curieuse la démarche de la lettre ouverte, car elle a discuté de ces critiques avec les syndicats et leur a expliqué sa position. “Soit on discute et on est dans une forme de partenariat social, soit on fait des choses dans notre dos, comme avec cette lettre.”

Anne Hiltpold explique également que certains propos sont tenus par des députés sur les plateaux de télévision lors de débats auxquels elle n’a pas participé. Elle précise qu’elle n’est pas « du tout » d’accord avec les propos du député sur « l’usine à crétins », mais qu’elle n’était pas présente lorsqu’il les a tenus. « Nous ne pouvons pas être responsables de tous les propos tenus par tous les députés, par l’ensemble de la population. Il y a des gens qui sont très véhéments, très vindicatifs sur les réseaux sociaux, sur les commentaires des journaux en ligne. Je le déplore car on ressent vraiment un climat très délétère.»

La responsable de la DIP précise également qu’il est normal qu’il y ait des désaccords et que de nombreuses personnes l’ont également remerciée pour son travail, se disant très heureuses de ce qu’elle apporte au département. Elle dit n’avoir jamais voulu dénigrer les enseignants et n’avoir tapé du poing sur la table qu’une seule fois, lors de la polémique autour de la fête des mères. Elle affirme avoir ensuite eu une discussion avec le directeur de l’école, qui a compris sa position, puis avec les syndicats. “J’ai simplement réagi à cette façon de faire qui pour moi était du militantisme et qui était maladroite.”

>> Interview d’Anne Hiltpold dans Forum :

Quelle réponse à la méfiance des enseignants genevois ? Entretien avec Anne Hiltpold / Forum / 5 min. / aujourd’hui à 19h00

Sujet radio : Mohamed Musadak

Adaptation web : Frédéric Boillat

 
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