Les agriculteurs de Haute-Loire réagissent au projet de loi agricole

Les agriculteurs de Haute-Loire réagissent au projet de loi agricole
Les agriculteurs de Haute-Loire réagissent au projet de loi agricole

L’examen du projet de loi d’orientation agricole à l’Assemblée nationale s’achève cette semaine. Quel que soit le résultat du vote, les agriculteurs interrogés soulignent la faiblesse et les omissions de la vingtaine d’articles présentés.

Un projet de loi « d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations » qui tombe comme un soufflet. Cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron, plusieurs fois reportée, a été réécrite suite aux manifestations paysannes du début de l’année. « Ce sont de jolis mots pour faire plaisir aux agriculteurs », juge Julien Duplomb, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire.

Un projet de loi incomplet pour les agriculteurs

Le représentant départemental du syndicat renvoie au premier article du projet de loi agricole (adopté par les députés) qui place l’agriculture au rang d’« intérêt général majeur » de la Nation.

« On nous fait croire que l’agriculture va retrouver de l’importance en l’inscrivant dans le Code rural, qu’elle va devenir d’un grand intérêt général, mais au final, elle n’a aucune valeur devant les tribunaux. On ne prend jamais le Code rural quand il y a un problème», explique-t-il.

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De son côté, Renaud Daumas, maraîcher bio altiligrien et conseiller EELV pour la Haute-Loire au conseil régional de l’AuRA, rappelle que les deux objectifs initiaux du projet de loi (souveraineté agricole et renouvellement générationnel) sont loin d’être remplis. « Ce projet de loi n’est pas un rêve. Il fallait obtenir des revenus protégés par la rupture des accords de libre-échange, des prix planchers pour tous les secteurs basés sur le prix de revient et le salaire digne du paysan, un véritable soutien à la transition agroécologique et une loi ambitieuse pour le renouvellement des générations.»

Hormis le « bon point » de la mise en place d’un guichet France Services Agricultures en 2025 afin de faciliter la passerelle entre projets de transport et aménagement agricole, le président des JA de Haute-Loire ne retient rien de positif dans cette loi agricole. et trop d’oublis.

Les agriculteurs, qui ont fait connaître leur colère, ont été complètement trompés par leur syndicat, la FNSEA. Elle ne défend plus les agriculteurs. J’ai du mal à comprendre comment les agriculteurs se tirent une balle dans le pied en continuant à voter pour ce syndicat qui ne les défend en aucune manière.

Julien Duplomb évoque notamment l’aspect environnemental, ainsi que le foncier. « Le problème pour un jeune qui s’installe, outre une mutation au sein du cercle familial, c’est l’obligation d’un investissement astronomique dès le départ. Premièrement, il faudrait donner la capacité de racheter les terrains. Deuxièmement, il existe des moyens de transférer les terrains avec des entités existantes telles que la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) afin qu’il n’ait pas à tout acheter en même temps. , cela représente des sommes tellement importantes que le jeune ne se stabilise même pas. Finalement, économiquement, cela n’arrive plus.

Rien sur l’environnement et l’attractivité du métier

Renaud Daumas pointe le manque de mesures concrètes sur l’accès au foncier, les revenus, la formation, la transmission agricole et l’attractivité de la profession. Tous ces aspects sont « négligés » pour l’élu régional. Un résultat qui résulte, pour lui, d’une exploitation syndicale. « Les agriculteurs, qui ont fait connaître leur colère, ont été complètement trompés par leur syndicat, la FNSEA. Il ne défend plus les agriculteurs. J’ai du mal à comprendre comment les agriculteurs se tirent une balle dans le pied en continuant à voter pour ce syndicat qui ne les défend en aucune manière.»

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Renaud Daumas donne l’exemple de la promotion du développement des exportations. « Les agriculteurs ont été exploités par la FNSEA qui veut à tout prix défendre son modèle d’exportation mis à mal par la concurrence. Même avec un élevage plus intensif, comment voulez-vous que la France puisse rivaliser avec des agriculteurs aux droits sociaux et environnementaux dépassés comme en Ukraine où le salaire minimum est de 300 euros ? Nous allons tuer tous les petits villages avec l’industrialisation de l’agriculture. La FNSEA défend ce modèle de compétitivité et de concurrence internationale. ses paysans perdront inévitablement à ce jeu. »

Pour Renaud Daumas, la souveraineté agricole passera nécessairement par la libération du plus grand nombre d’intrants possible sur nos exploitations et dans nos territoires. Un aspect laissé de côté dans le projet de loi d’orientation agricole présenté à l’Assemblée nationale.

Félix Mouraille

 
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