Après Fitch il y a quinze jours, l’agence de notation Moody’s publie vendredi 25 octobre tard dans la soirée son évaluation de la dette française. À quoi doit-on s’attendre ?
Publié le 25/10/2024 08:11
Mis à jour le 25/10/2024 08:12
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Les agences de notation, ces structures privées et indépendantes, évaluent la capacité des États à rembourser leur dette. Ce n’est pas le montant de la dette qui est constaté, mais la capacité des pays à rembourser leurs créanciers. Le 11 octobre, l’agence américaine Fitch a épargné la France en maintenant sa note « AA- », mais en lui donnant une perspective négative. Au sens figuré, cela correspond à une copie d’examen notée 17 sur 20. Quant à Moody’s qui rendra sa décision vendredi 25 octobre au soir, sa note actuelle est « Aa2 », l’équivalent d’un 18 sur 20, soit un cran au dessus. La question est donc de savoir si Moody’s s’alignera ou non sur les autres agences.
Compte tenu du contexte économique et financier de la France, la logique pencherait davantage vers un abaissement de la note de Moody’s. Au pire, un investissement avec une perspective négative. La France est aujourd’hui au sein de l’Europe, et le ministre de l’Économie, Antoine Armand, le reconnaît, l’un des pays les plus isolés en termes de déficits et de dette.
Le fardeau de la dette, l’argent que nous dépensons pour rembourser uniquement les intérêts de la dette, constitue aujourd’hui le deuxième poste budgétaire derrière l’éducation nationale. Nous dépassons les cinquante milliards d’euros. Cette charge pourrait même devenir le premier poste budgétaire de l’État d’ici 2027 pour la fin du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, ce qui réduirait encore davantage nos marges de manœuvre financières.
Bien plus loin que les considérations qui divisent les politiques au Parlement sur le budget 2025, c’est cette trajectoire financière, la solidité de la signature française, que Moody’s notera vendredi soir. Une information, un signal, un gage, envoyé aux marchés financiers, aux investisseurs internationaux, qui nous prêtent de l’argent… et ce, alors que la France doit déjà supporter des taux d’intérêt supérieurs à ceux du Portugal et de l’Espagne.
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