Depuis le 15 octobre, on peut déposer plainte partout, directement depuis chez soi, sur internet. Le dispositif est testé à Bordeaux au commissariat central depuis le 23 décembre. Les répercussions ont été positives et ont poussé le ministère de l’Intérieur à généraliser le système dans toute la France. Au commissariat central de Bordeaux, 80 plaintes sont enregistrées par jour en lignepour les secteurs de Bordeaux centre, du Bouscat et de Bruges. Sur ces 80 plaintes, 60% sont entièrement validés en ligne, la victime n’a pas eu à bouger. 17% sont rejetés parce que ce n’est pas la bonne procédure, parce que la victime doit s’adresser par exemple aux prud’hommes ou au tribunal de commerce ou, tout simplement, il n’y a pas lieu de porter plainte. Le reste (23%) des victimes doivent être à nouveau convoqués, soit pour signer des documents, soit parce que leur dossier nécessite plus d’informations. Il est clair qu’à partir de maintenant, quatre fois moins de victimes doivent se manifester physiquement au commissariat.
« Recentrer notre cœur de métier, le dépôt de plaintes pour atteintes aux personnes ou violences conjugales »
Toutes les plaintes traitées en ligne sont « simples » explique la commissaire Lucile Raimbault : « Ce sont tous ces petits reproches qui relèvent essentiellement de l’assurance. Typiquement, dans un restaurant, je pose mon téléphone sur la table, je vais aux toilettes, je reviens, mon téléphone n’est plus là, personne n’a rien vu, je ne sais pas qui m’a volé et j’ai besoin de ça plainte pour me faire rembourser par mon assurance. « Vol de vélo, dégradation du véhicule, accident, délit de fuite » explique Laurent, chef de brigade qui occupe ce poste de plaignant au commissariat de Bordeaux. Toute cette activité traitée en ligne, « nous permet également de recentrer notre cœur de métier, le dépôt de plaintes explique le commissaire pour lesquelles les victimes ne peuvent pas bénéficier du système de plainte en ligne, toutes atteintes aux personnes notamment ou toutes plaintes pour violences conjugales par exemple.
A l’accueil du commissariat, Aurélie avoue que cela fluidifie les choses mais que cela reste « des personnes âgées qui ne sont pas tout à fait à l’aise avec internet ou d’autres qui n’ont pas accès à internet et qui préfèrent donc se présenter » . C’est le cas de Gérard, qui a déménagé « parce que rien ne remplace une discussion tranquille et apaisée avec une personne qualifiée » Naïs, elle, n’en était pas consciente et est rentrée chez elle pour s’occuper de son vol de scooter. Pour déposer une plainte en ligne, vous devez vous rendre sur le portail masecurité.interieur.gouv.fr