Outre les deux personnes décédées récupérées par le navire affrété par l’Etat Minck, une troisième victime inconsciente a été “repérée et récupérée” par un ferry et transportée par hélicoptère jusqu’à l’hôpital, selon la préfecture maritime.
Cet homme a été déclaré mort à son tour, portant le bilan à au moins trois morts et un blessé, précise la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (prémar) dans un communiqué.
Trois migrants sont morts lors d’une tentative de traversée clandestine de la Manche mercredi 23 octobre, a indiqué à l’AFP la préfecture maritime, portant à 55 le nombre de personnes décédées depuis janvier dans ce type de traversée vers la Grande-Bretagne.
Le bateau a coulé peu après 8 heures du matin à 2 kilomètres au large de Calais, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
L’année la plus meurtrière 2024
Plusieurs navires à proximité ont été appelés à la rescousse, dont le Minck, affrété par l’État, qui a ramené les survivants à terre. Le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a ouvert une enquête. Une forte brume a rendu la visibilité très faible sur le littoral au lever du soleil mercredi matin, mais l’absence de vent et de grosses vagues ont ouvert une fenêtre favorable aux départs, a constaté un journaliste sur place.
Les secours ont été alertés par un « usager de la mer » qui a repéré un gilet de sauvetage, précise le prémar dans un communiqué.
Le canot de sauvetage de la SNSM, un hélicoptère de la Marine nationale et d’autres navires ont été mobilisés.
Le Minck a ramené les survivants à terre, tandis que «les autres moyens mobilisés poursuivent la recherche d’éventuels naufragés en mer», poursuit-elle dans son communiqué.
Certains camions de pompiers ont pénétré dans le port passagers de Calais, dont l’accès est clôturé, a constaté l’AFP.
Ce naufrage, le troisième en octobre, survient quelques jours après la mort d’un enfant kurde irakien, retrouvé mort après que le bateau sur lequel il se trouvait avec ses parents et ses frères et sœurs ait été déchiré pendant la traversée.
Renforcement des règles contre l’immigration irrégulière
Noyades et bousculades mortelles, sur des pirogues surchargées sur lesquelles peu de passagers disposent de gilets de sauvetage, ont fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des petites embarcations, ces embarcations de fortune utilisées pour tenter de rejoindre l’Angleterre.
Au moins 54 personnes sont mortes depuis le 1er janvier, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de chiffres officiels.
Les pirogues empruntent l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires commerciaux par jour et des conditions météorologiques souvent difficiles, a rappelé le prémar.
Élu en juillet, le gouvernement travailliste britannique Keir Starmer a promis de lutter contre l’immigration clandestine en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.
La question migratoire est régulièrement mise au cœur des débats en Europe au fur et à mesure que progressent les idées et les scores électoraux de l’extrême droite.
Lors d’un sommet à la mi-octobre à Bruxelles, les 27 pays de l’UE ont décidé de durcir les règles contre l’immigration irrégulière, prévoyant “en urgence” une loi pour accélérer les expulsions après des discussions qui ont également mis en lumière de vifs désaccords entre les Etats membres.
