Par
Hugues-Olivier Dumez
Publié le
22 oct. 2024 à 6h32
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« Pendant un siècle, notre ville a pu vivre au-dessus de ses moyens. » Alain Sutra est maire de Tarascon-sur-Ariège, une commune de 3 500 habitants située dans le Pyrénéesau carrefour de plusieurs vallées. Demandé par -l’élu ariégeois se souvient de cette longue période de prospérité qu’a connue la ville.
« Un siècle de bonheur »
L’arrêt s’est produit en 2003, avec la fermeture du site Pechiney. L’ancien groupe industriel français employait encore 450 personnes à Tarascon-sur-Ariège, dans le secteur de l’aluminium. « Péchiney, c’est un siècle de bonheur », affirme Alain Sutra, élu depuis 2001.
« Il y avait du travail pour tout le monde », poursuit-il. « Les entreprises prospéraient. Les ouvriers étaient bien payés. Leurs enfants partaient en vacances en Angleterre, ils pouvaient skier gratuitement. C’était une jeunesse dorée ! »
«Il y avait de l’argent!» »
La vie du maire semblait également simple. « Jacques Brel, Barbara,… les plus grands chanteurs, des années 1950 aux années 2000, sont venus à Tarascon », se souvient Alain Sutra. « Le comité des fêtes, mais aussi les clubs de football et de rugby étaient prospères. Il y avait de l’argent ! Cette ville de 3 500 habitants possédait les infrastructures d’une ville de 15 000 habitants ! Nous avons deux stades, une piscine, un boulodrome couvert, des gymnases,… »
Puis les lingots d’aluminium ont cessé de sortir de l’usine.
« Le départ de Péchiney a été un coup terrible. Il a fallu tout réapprendre. Nous nous sommes rétablis grâce à notre situation géographique, au carrefour des vallées. »
Alain Sutra explique avoir pu jouer la carte du tourisme, grâce à la proximité de Toulouse. « La cantine Péchiney est devenue un hôtel », souligne-t-il. « De son côté, le camping municipal a été transformé en camping 4 étoiles. » Evidemment, la vie du maire n’est plus un long fleuve tranquille. «Nous avons moins d’argent, tout en devant faire fonctionner beaucoup de matériel», insiste-t-il. Le fruit de l’histoire.
Quel avenir pour les friches ?
Il était également important que l’image d’une industrie en déclin ne colle pas à Tarascon-sur-Ariège. Plusieurs bâtiments de l’ancienne fonderie d’aluminium Péchiney ont été rasés. “Ils sont repartis proprement”, a indiqué le maire.
Il faut dire que la zone industrielle de Tarascon représente plus que quatre hectares. L’Etat avait acquis une partie du terrain pour y construire le fameux contournement de Tarascon. Ces travaux, initialement prévus entre 2023 et 2030, représenteraient aujourd’hui un investissement d’environ 220 millions d’euros. Si le projet n’aboutissait pas, le maire de Tarascon-sur-Ariège souhaiterait récupérer ce terrain et l’utiliser d’une autre manière.
Une centrale photovoltaïque
Par ailleurs, une grande centrale photovoltaïque est en cours de construction sur l’ancien site de Pechiney pour produire et stocker de l’énergie. « La commune possède déjà deux centrales hydroélectriques, rappelle l’édile. « Dans le futur, notre gestion électrique pourra produire l’équivalent de la consommation de la population de Tarascon. »
Le pari est sur le point d’être réussi. « Nous avons fait de Tarascon la véritable ville forte de la Haute Ariège », conclut Alain Sutra.
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