Les maires de s’alarment des restrictions budgétaires des collectivités locales

Les maires de s’alarment des restrictions budgétaires des collectivités locales
Les maires de France s’alarment des restrictions budgétaires des collectivités locales

Les relations entre le gouvernement et les collectivités se sont dégradées le 2 octobre, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques locales, qui préconisait une suppression de 100 000 emplois, soit 5,5% en 6 ans. . Le gouvernement réclame désormais 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires.

Les collectivités territoriales contribuent aux investissements publics

Sur les 5 milliards d’euros d’économies demandés par le gouvernement aux collectivités locales, le principal levier est la création d’un fonds d’épargne fiscale, qui doit permettre de réaliser 2,8 milliards d’économies. Cet effort se concentre sur 450 communautés. Ce budget reste difficile à accepter pour Murielle Fabre : « Cela a un effet récessif. Ayant à terme une emprise de près de 5 milliards sur nos revenus, 3 milliards certes concernent les plus grandes collectivités, mais de nombreuses annulations de crédits auront des conséquences négatives sur les services publics quotidiens et sur l’investissement.» Tous les maires se disent très inquiets de la situation, ajoute le vice-président de l’Association des maires de .

Nous participons à près de 70 % des investissements publics. Nous demander de faire des économies en rationalisant nos recettes n’est pas la bonne solution.

Murielle Fabre souligne que l’État et les comptes de la nation sont instables et qu’il n’est pas fondé de rejeter la faute sur les autorités locales. « Nous participons à près de 70 % des investissements publics. Nous demander de faire des économies en rationalisant nos revenus n’est pas la bonne solution. Elle explique qu’il faut d’abord identifier les recettes des collectivités locales et simplifier les démarches administratives, avant de procéder à des coupes budgétaires. « Réaliser des coupes budgétaires sans concertation ni collaboration avec les collectivités est le principal défaut de cette loi de finances. » Murielle Fabre souligne qu’il ne faut pas réduire les budgets, par exemple pour le fonds vert, qui participe au financement de la transition écologique, ou pour le fonds de compensation de la TVA.

Manque de connaissance des communautés locales

Le principal problème du gouvernement, selon Murielle Fabre, est sa méconnaissance du rôle des collectivités. « Les communautés ont un endettement stable et continuent d’augmenter leurs investissements. Il ne faut pas confondre le déficit public de l’Etat avec la part des collectivités, qui est minime par rapport aux 60 milliards d’économies demandés.» Pour elle, la décentralisation est une des solutions. Lorsqu’il y a duplication entre les collectivités et les services de l’État, il faut se demander quel est le niveau le plus pertinent. « Il faut répartir les compétences en vue d’une meilleure performance et efficacité de l’action publique. Il y a un besoin de simplification au niveau de l’État, alors que les collectivités sont en première ligne.

Il faut d’abord définir l’essentiel au niveau local, puis remonter jusqu’aux départements, aux régions et enfin à l’Etat.

Les collectivités locales sont réparties sur trois niveaux : les communes, les départements et les régions, qui ont des rôles spécifiques et doivent agir en complémentarité, explique le maire. Selon Murielle Fabre, la répartition des compétences doit être ascendante plutôt que descendante. “Il faut d’abord définir ce qui est essentiel au niveau local, puis remonter jusqu’aux départements, aux régions et enfin à l’Etat.” Elle ajoute que les revenus communautaires ont été considérablement réduits ces dernières années, notamment avec la baisse de la dotation globale de fonctionnement et la suppression de la taxe d’habitation. « Il y a eu des compensations, mais cette enveloppe ne correspond plus à une réelle responsabilité fiscale. Les collectivités ne peuvent plus décider si elles doivent activer le levier fiscal.» La réduction de leur budget a entraîné une réduction des investissements dans la rénovation et l’entretien des infrastructures.

Travailler avec les députés et les sénateurs pour défendre les communautés locales

Les deux quinquennats d’Emmanuel Macron se sont traduits par une forte recentralisation des décisions prises par les collectivités locales. « Il y a une recentralisation à la fois financière et normative. Ce n’est pas la bonne solution. Nos concitoyens ont besoin d’une action publique efficace, menée au plus près d’eux. Murielle Fabre ajoute que l’Association des Maires de France travaille avec les sénateurs et les députés pour proposer des amendements aux projets de loi du gouvernement. “Nous exigeons des concessions de la part de l’État. L’Association des Maires de France a présenté de nombreuses propositions, qu’il s’agisse de soutenir les activités périscolaires, le fonds vert, ou encore le fonds de compensation de la TVA, qui est l’un des piliers essentiels de l’investissement.

 
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