Un thriller au cœur de la campagne présidentielle

César Casalonga (Swann Arlaud) est un apparatchik, autrement dit un bon soldat. Il n’a, dans la vie, que deux passions – qui, à vrai dire, n’en font qu’une : son métier de conseiller politique, où il excelle en stratège, et le « Patron », Paul Francoeur (Melvil Poupaud), qu’il accompagne depuis dix-sept ans – «… et six mois » – dans l’ascension qui doit le conduire à la présidence de la République. Cet objectif a finalement semblé à portée de main lorsque Francoeur a remporté l’investiture de la droite à l’issue d’une primaire qui l’opposait à sa redoutable concurrente, la très conservatrice Marie-France Trémeau (Karin Viard), alors qu’elle était favorite. La victoire était proche, mais néanmoins inattendue.
Alors que l’heure est aux manœuvres destinées à créer une union difficile à droite entre les états-majors des deux rivaux, César reçoit un appel anonyme qui le prévient qu’il est « assis sur une bombe »… Il doit vite se rendre clairement : la primaire a été truqué. Pire : un homme est mort dans des conditions troubles liées au piratage des données de vote électronique.

Dans l’ombre… d’un doute

En pleine campagne présidentielle, alors que les pièges tendus par leurs adversaires politiques – mais aussi par leurs « alliés » – se multiplient, César, Marylin (Évelyne Brochu), la directrice des communications de Francoeur, et le Major (Philippe Uchan), son équipe de campagne Le manager, qui forme la garde rapprochée du candidat, doit faire discrètement la lumière sur la fraude avant que la presse ou le camp adverse s’en empare. Mais la paranoïa s’empare de l’équipe. Se pourrait-il que le Boss lui-même soit derrière cette tricherie ? Défaite alors qu’elle pensait sa désignation acquise, Marie-France Trémeau est en embuscade et attend son heure. Et sa vengeance…
Chronique de campagne (une élection présidentielle fictive se déroulant en 2025) traitée à la manière d’un thriller – à moins que ce ne soit le contraire –, la série se concentre sur les mécaniques de la conquête du pouvoir et sur des hommes et des femmes qui en sont les artisans parfois obscurs. Co-écrit entre autres par le scénariste-réalisateur Pierre Schoeller (L’exercice de l’État, Un peuple et son roi) et – c’est assez inédit – par deux hommes politiques qui ont occupé les plus hautes fonctions, Édouard Philippe et Gilles Boyer, qui avaient signé ensemble le roman original, Dans l’ombre nous plonge au cœur d’un système dont la force est de susciter la foi et la loyauté, et la faiblesse d’être constamment menacé par le mensonge, la trahison et le doute.

Interview with Karin Viard and Melvil Poupaud

Les personnages

César Casalonga (Swann Arlaud) conseille Paul Francoeur depuis près de vingt ans. César et Francoeur se connaissent tellement bien qu’ils se comprennent sans se parler, ce qui fait de lui le pilier stratégique de la campagne. En guerrier au service d’un maître, il a tout sacrifié pour Francoeur, y compris ses sentiments pour Marylin – dont personne n’est dupe – et vit dans une garçonnière endurcie avec Rosalie, sa chatte. Son esprit vif et son humour incisif font de lui un négociateur hors pair.

Paul Francoeur (Melvil Poupaud) est une figure politique majeure de la droite. Il a perdu sa femme dans un accident de voiture qui lui a également coûté l’usage de ses jambes. Francoeur est résilient, exigeant, parfois dur avec ses collègues, mais jamais rancunier. Cet homme de principes refuse de sacrifier son projet pour la France aux polémiques médiatiques. Même s’il y est réticent, il est parfois contraint de faire des concessions à ses rivaux pour accéder à la fonction suprême.

Marilyne (Évelyne Brochu) est la meilleure communicante politique de Paris. Elle excelle dans l’art du « spin », qui consiste à transformer n’importe quel événement médiatique en faveur de la campagne de Francoeur et se distingue par sa rigueur et son indépendance. Lorsqu’elle tombe amoureuse de Leïla, Marylin se rend compte de sa difficulté à compartimenter sa vie professionnelle et sa vie amoureuse.

Marie-France Trémeau (Karin Viard) était la favorite de la droite aux primaires. Cette redoutable femme politique profite néanmoins de son échec pour se rendre indispensable à la victoire de Francoeur tout en assurant le leadership de son camp en cas de défaite. D’une détermination hors du commun, elle est provocatrice, impitoyable mais aussi très honnête. Son principal défaut a toujours été de sous-estimer ses adversaires, Francoeur en tête.

Jérémy Caligny (Baptiste Carrion-Weiss) est le neveu d’un ancien ministre. Très ambitieux, il a travaillé pour Trémeau lors des primaires avant de venir frapper à la porte de Francoeur après sa victoire. César, d’abord méfiant, le prend sous son aile et lui apprend les codes de la vie politique. Courageux, loyal et astucieux, Caligny se révélera être un atout précieux dans les moments les plus difficiles de la campagne.

Le Major (Philippe Uchan) est le directeur de campagne de Francoeur. Ce Girondin flegmatique, d’une loyauté sans faille, organise le planning du Patron avec rigueur et flexibilité. S’il est le premier à exprimer ses doutes sur la probité de Francoeur, il en sait lui-même plus qu’il ne veut l’admettre. Son expérience lui a appris qu’en politique, il vaut mieux ne pas répondre à une question avant qu’elle ait été posée.

Résumés des épisodes

Épisode 1 : 50,47 %

Même s’il n’était pas favori, Paul Francoeur a remporté de peu la primaire chargée de désigner le candidat de droite à la prochaine élection présidentielle. Le vote électronique, organisé par la société Droid, a été brièvement perturbé par un bug informatique rapidement résolu. La campagne présidentielle commence et les urgences s’accumulent : monter le QG, constituer les équipes et surtout rétablir l’unité avec Marie-France Trémeau, la rivale de Francoeur aux primaires, qui peine à digérer la défaite. César Casalonga, principal conseiller de Francoeur, est aux commandes jusqu’à ce qu’un appel téléphonique anonyme l’alerte sur des irrégularités survenues lors du vote.

Épisode 2 : Le chat noir
Un coup de feu retentit dans un commissariat. La policière Jennifer Bouchara vient de se tirer une balle dans la tête. Marylin, chargée de la communication de campagne, alerte Francoeur : il faut réagir sans tarder pour ne pas se laisser dépasser par les autres candidats. Mais Francoeur refuse de réagir directement, sans aucun contexte. De son côté, César mène l’enquête sur la fraude présumée. Une rencontre discrète avec un informaticien le convainc que c’est vrai. Francoeur assure avec sa garde rapprochée que personne n’est impliqué mais tout le monde constate qu’il ne prend pas la peine d’affirmer qu’il n’a rien à voir dans l’affaire…

Épisode 3 : La riposte
Pour saboter les révélations de Canard enchaîné au sujet du patrimoine caché de Francoeur, Marylin organise une interview avec un journaliste de Figaro durant laquelle le candidat se dit victime de fausses rumeurs. Mais, peu après, Francoeur révèle à César qu’il est bien en possession d’une étude de Goya, qui appartient en réalité à sa fille, reçue en héritage de sa mère décédée. César n’est pas à son aise : c’est la première fois que son patron lui cache la vérité. Francoeur s’apprête à faire une annonce importante aux nouvelles pour donner un nouveau souffle à sa campagne. Mais Bernard Janvier, l’actuel président, lui coupe l’herbe sous le pied en annonçant aux Français qu’une grave maladie l’empêche de briguer sa propre succession.

Épisode 4 : Choisis par la foudre
Alors que la fraude est révélée par la presse, César doit faire face à une nouvelle explosion : une perquisition médiatisée a lieu au QG de campagne de Francoeur. De son côté, Trémeau, la rivale vaincue de Francoeur à la primaire, commence à récolter des commandites qui lui permettront de se présenter à la place de Francoeur si la candidature de ce dernier venait à être désavouée. César ose confronter son patron qui nie toute responsabilité dans la fraude et lui demande de trouver le coupable pour l’exonérer une fois pour toutes. Un corps est retrouvé par la police dans la Seine. C’est un homme qui avait cherché à alerter César. Caligny, le jeune responsable des réseaux sociaux de la campagne de Francoeur, découvre que le dernier votant avant le bug, un certain Cassius, a introduit un virus dans le système informatique permettant le piratage.

Épisode 5 : Danser sur un volcan
Acculé, le Major avoue à César s’être rendu à un meeting – code « Cassius » – avant la primaire. Ce n’est pas Francoeur mais lui, le Major, qui était en contact avec l’instigateur de la fraude : Pinguet, le directeur de Droid. Pinguet propose de truquer le vote en faveur de Francoeur, ce que le major refuse. Francoeur est furieux d’apprendre qu’un membre de son équipe était au courant d’une possible fraude sans l’en avoir informé. Il reste maintenant à savoir qui a accepté le projet de Pinguet. Les Russes ? Vital, principal concurrent de Francoeur ? Ou aurait-on eu intérêt à avoir Francoeur pour rival plutôt que le redoutable Trémeau ?

Épisode 6 : L’odeur de l’essence
Après le premier tour, il ne reste plus que deux candidats en lice : Guillaume Vital qui arrive en tête et Paul Francoeur. Francoeur doit rallier le plus de soutien politique possible, quitte à faire des concessions, et contenir Trémeau qui se comporte comme si elle avait gagné. Caligny récupère les preuves matérielles de la fraude, mais découvre par la même occasion que l’équipe de Vital les a également en sa possession…

Publié le 21 octobre 2024