Pourquoi cette ferme de Loire-Atlantique a choisi d’investir dans un méthaniseur

Pourquoi cette ferme de Loire-Atlantique a choisi d’investir dans un méthaniseur
Pourquoi cette ferme de Loire-Atlantique a choisi d’investir dans un méthaniseur

Par

Vallée de Marion

Publié le

20 octobre 2024 à 13h36

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On le voit remonter, route de La Boutinière, à Sainte-Pazanne. Ces trois grandes cuves constitueront le futur méthaniseur Gaec (1) des Cariolets, spécialisé dans l’élevage de vaches laitières. Le 4e du pays de Retz et du 14e de Loire-Atlantique qui injectera sa production dans le réseau de distribution de gaz de ville.

Le site du méthaniseur vu du ciel. ©Le courrier du pays de retz

Coût de l’investissement : 4,8 millions d’euros. Autant dire qu’il faut être sûr de son déménagement. Et Sylvain Guilbaud, l’un des associés du Gaec, l’est.

Au début, nous nous sommes inscrits au procédé méthaniseur XXL à Corcoué sur Logne pour ne pas rater une opportunité. Au fil des réunions, j’ai entendu les arguments des opposants. J’ai creusé le sujet et je me suis dit que ce n’était pas la bonne solution pour nous

Sylvain Guilbaud, Gaec des Cariolets

« Il nous fallait un méthaniseur adapté à notre production, plus petit, plus rentable, plus vertueux et que nous gérions nous-mêmes ! »

En chiffres

Le Gaec des Cariolets est composé de quatre associés, deux salariés et un apprenti ; 200 vaches laitières ; 1,9 millions de litres de lait par an ; 340 ha dédiés aux prairies et céréales (blé, maïs, tournesol, colza).
Un SAS a été créé pour gérer le futur méthaniseur qui produira 75 Normo m3 par an.
Pour construire cet équipement, une parcelle de 1,5 ha a été artificialisée.
Il a nécessité 4,8 millions d’euros d’investissement : 4,2 millions d’euros de prêt bancaire, 300 000 € de l’Ademe, 300 000 € d’investissement personnel (dont 100 000 € issus d’une cagnotte participative en ligne sur le site Miimosa).
GRDF a démarré les travaux de pose de 11 km de conduites de gaz sur le territoire de l’agglomération de Pornic pour acheminer le gaz issu du méthaniseur.

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Dans le réseau en juin 2025

Cette unité de méthanisation, efficace mi-juin, produira 75 m3 Normo par an, injectés, courant juin 2025, dans le réseau de gaz de ville de Sainte-Pazanne, Saint-Hilaire, Chaumes en Retz et Pornic. Selon GRDF, cette production locale couvrira l’équivalent de la consommation annuelle de gaz de 1 200 foyers récents, qui viendra s’ajouter aux 35 000 foyers déjà couverts dans le département par ces unités de méthanisation.

Une réduction des engrais chimiques

Non seulement du biométhane sera rejeté, mais 10 000 tonnes par an de déchets agricoles seront traitées pour sa production : « Nous sommes limités à 30 tonnes par jour (2). » L’idée n’est donc pas de produire plus pour faire plus de profit. « C’est Engie qui nous achète le gaz. Nous avons un contrat de 15 ans à prix fixe. Ce sera rentable dès la première année. » Parce que les « déchets » du méthaniseur seront utilisés comme engrais, ce qui entraînera une réduction des engrais chimiques.

Quand on fait des céréales, il faut ajouter de l’azote. Aujourd’hui, on l’achète dans les pays de l’Est à des prix fluctuants. »

Demain, ce digestat, équivalent à un engrais liquide complet puisqu’il contient de la potasse, du phosphore et de l’azote ammoniacal, sera créé sur place.

Des améliorations, mais pas d’extension

Le méthaniseur agricole, Sylvain Guilbaud n’y voit que des avantages : la simplification de la gestion et la valorisation des effluents d’élevage ; la valorisation du couvert végétal ; la diversification économique et la durabilité des exploitations agricoles; la production d’énergie renouvelable locale et non délocalisable…

«Nous avons écouté nos voisins»

Concernant les nuisances olfactives, le digestat génère moins d’odeurs que l’épandage de fumier et de lisier, selon l’Ademe (Agence de la transition écologique) qui participe au financement du projet. « Nous avons également écouté nos voisins et modifié l’emplacement du méthaniseur, loin des habitations. »

L’idée n’est pas d’agrandir cette unité de méthanisation, mais de la compléter et de l’améliorer : « Un méthaniseur est très consommateur d’électricité. Nous prévoyons d’équiper le bâtiment de panneaux photovoltaïques et de récupérer le CO2, coproduit de la production de méthane, qui pourra être revendu.

(1) Groupement agricole mixte.

(2) une ration composée de 60% d’effluents d’élevage, 25% de Cives (cultures énergétiques intermédiaires) et 15% de cultures principales

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