« Avant de légiférer sur la fin de vie, relevons le défi de la vieillesse » – .

« Avant de légiférer sur la fin de vie, relevons le défi de la vieillesse » – .
« Avant de légiférer sur la fin de vie, relevons le défi de la vieillesse » – .

S’il est une fatalité à laquelle nous devons tous nous résigner, c’est bien la mort. Elle angoisse et inquiète tous les êtres vivants de cette planète et l’Homme cherche depuis des millénaires à la comprendre, parfois même à l’apprivoiser. Sans succès pour l’instant, malgré des progrès médicaux colossaux et les contours encore incertains liés au transhumanisme.

Incapables d’aller au-delà, beaucoup de gens ont voulu décider quand ils voulaient partir. Depuis les années 1990, notre société s’est adaptée : en introduisant d’abord les soins palliatifs comme mission des hôpitaux puis son élargissement avec la loi Neuwirth, en passant par la première loi Leonetti et enfin la seconde Claeys-Leonetti qui instaure « la sédation profonde et continue » jusqu’au décès, sans aller jusqu’à l’euthanasie active. A chaque fois, l’évolution législative a été provoquée par une situation humaine, personnelle et familiale, extrêmement douloureuse : que ce soit avec l’affaire Vincent Lambert ou le drame vécu par Chantal Sébire, chacun d’entre nous en est ressorti bouleversé. dans ses certitudes, personne ne souhaitant se retrouver contraint à l’impasse à laquelle il se trouve confronté.

« Bien vieillir » avant la fin de la vie

Ainsi, en voulant « bouger » sur le sujet de la fin de vie « parce qu’il y a des situations inhumaines qui persistent », le président de la République répond une nouvelle fois aux attentes des personnes et des familles dévastées par le dilemme. le plus difficile possible et engage officiellement notre pays sur la voie du processus de dépénalisation de l’aide à mourir, comme il l’a promis devant la Convention citoyenne sur la fin de vie en avril 2023.

Je laisse à chacun, individuellement dans son âme et sa conscience, le soin de juger ce qu’il veut faire et même de voter. La richesse de la prudence des propos de Catherine Vautrin, ministre chargée de défendre le texte au Parlement, et l’équilibre souhaité entre chaque phrase du projet de loi démontrent à quel point aucune leçon ne peut être donnée sur la manière dont on souhaite mettre fin à ses jours. , comment et dans quelle mesure la société doit soutenir.

Plutôt que de donner un avis sur cette question qu’Emmanuel Macron a voulu mettre au cœur du débat public et dont le débat vient de s’ouvrir devant le Parlement, interrogeons-nous sur celle qu’il a laissé de côté : avant d’aborder le sujet de l’aide à mourir, Notre pays ne devrait-il pas envisager de « bien vieillir » ?

On ne peut qu’être frappé par le manque d’intérêt que cette question suscite au point de devenir un impensé de nos politiques publiques. Pourtant, les premières semaines de crise sanitaire nous ont ramené un sentiment de honte plus ou moins avouée de laisser notre aîné dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) aux coûts exorbitants et à la qualité des soins incertaine.

La loi « Bien vieillir » n’est pas à la hauteur des attentes

Depuis plusieurs mois, j’alerte dans le presque désert : de tribunes en rencontres, je cherche à faire comprendre que la loi « pour construire la société du bien vieillir et de l’autonomie » qui vient d’être promulguée n’est pas à la hauteur des attentes. , permettra à peine d’améliorer le quotidien des habitants, de rendre leur vie moins morose : droits de visite garantis pour vaincre la solitude qui avait tant pesé pendant la crise sanitaire, autorisation d’avoir des animaux en compagnie à condition qu’ils soient capables de « assurer les besoins physiologiques, comportementaux et médicaux »… Car la bonne volonté et le dévouement du personnel ne suffisent plus : nombreux sont aussi ceux qui sont déçus par l’évolution de leur métier, le manque de temps pour s’occuper de leurs patients et de reconnaissance. pour leur travail. Ils ont été les premiers à constater que les promesses faites au lendemain de la crise sanitaire n’ont pas été tenues.

Les perspectives sont alarmantes : d’ici 2050, près d’un Français sur trois aura plus de 65 ans (c’est même déjà le cas dans certains départements comme la Haute-Marne) ; d’ici 2030, le nombre des plus de 65 ans sera supérieur à celui des moins de 15 ans et, d’ici 2050, sans le fameux « réarmement démographique », le risque est grand de voir le nombre d’actifs tomber en dessous de celui des départs à la retraite.

Face à ce changement inéluctable de notre société, il n’est plus question de tergiverser. La question est claire et a été posée : comment voulons-nous que nos personnes âgées soient traitées dans notre pays ? Elle n’a pas trouvé de réponse. Pour quoi ? Parce qu’il faut une vraie loi pour financer la vieillesse. Car il est une certitude : le mur auquel nous sommes confrontés ne sera pas surmonté simplement en instaurant une nouvelle journée de solidarité comme l’a décidé Jacques Chirac après le drame de la canicule de 2003.

Face à cette situation, il ne faut pas avoir de tabous : en 2030, il y aura 5 millions de personnes de plus de 85 ans (150 % de plus qu’aujourd’hui !) que nous avons le devoir de soutenir et d’aider. . Ils ne demandent pas à mourir ; ils veulent simplement vieillir dignement. Nous n’avons d’autre choix que de relever cet immense défi. Car si un pays qui a peur de sa jeunesse est un pays sans avenir, je crois qu’un pays qui discrédite ses aînés est un pays perdu.

 
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