« Il leur a volé leur innocence », le père violeur condamné à 17 ans de prison

« Il leur a volé leur innocence », le père violeur condamné à 17 ans de prison
« Il leur a volé leur innocence », le père violeur condamné à 17 ans de prison

« Le tribunal vous condamne à dix-sept ans de réclusion criminelle. » Un verdict, prononcé mercredi 15 mai par le président du tribunal correctionnel des Deux-Sèvres, qui sonne comme un soulagement après trois jours de procès. Pour les victimes, tout d’abord, de celui désormais officiellement qualifié de violeur. Entre 2011 et 2021, il a abusé sexuellement de sa fille adoptive, mais aussi de sa fille, dans leur chambre d’enfance, et parfois quotidiennement.

Il a également violé sa nièce mariée alors qu’elle venait chez lui pour les vacances. Trois petites filles au moment de ces événements : “Il a volé leur innocence, l’insouciance de ceux qu’ils étaient censés appeler papa”, a fait valoir Me Sandrine Gaboriaud, avocate des filles des accusés, dans une plaidoirie percutante, quelques heures avant le verdict. « Ils n’ont rien demandé, ils avaient la vie devant eux. Cependant, ils ont tous deux essayé d’y mettre un terme. »

“Il s’est dit lui-même indéfendable”

Les victimes présentes à l’audience n’ont pas toutes eu la force de parler de l’horreur qu’elles ont vécue. Cependant, ils n’ont pas cessé de se soutenir mutuellement. « Leurs vies peuvent encore être reconstruites, veut convaincre son avocat. Ce procès, et la peine que vous imposerez à l’accusé, seront la première pierre de cette lente reconstruction. »

Elle aussi est une victime. La première épouse de l’accusé n’a pas souhaité se constituer partie civile au procès. Mais mardi, au deuxième jour de l’audience, son témoignage a tout changé. “Elle s’est finalement autorisée à user de ses droits, ceux de victime directe d’un viol”, a souligné Me Céline Le Drogo, appelée en dernière minute pour la défendre. Et si l’accusé avait reconnu l’ensemble de ses agissements envers des mineurs, il a contesté des relations sexuelles forcées avec son ex-femme. « Au bout d’un moment, elle a dit non. C’est assez clair. »

« Père et bourreau »c’est ainsi qu’il a été décrit par l’avocat des victimes, « auteur d’actes répétitifs et pervers », selon l’avocat général. Dans ses réquisitions, Anne Laparra a trouvé “inquiétant”, l’absence de rupture dans le comportement de l’accusé « qui reste stable et réfléchi, jamais dans l’émotion ». Elle a requis dix-sept ans de réclusion criminelle à son encontre.

Assurer la défense d’un violeur incestueux, un poste difficile pour Me Julie Adenot. « En lisant ses audiences de garde à vue, j’ai ressenti du dégoût face à ces faits abominables. » Mais l’avocat plaidera quand même pour celui qui dit lui-même “indéfendable”. Elle se souvient avoir entendu la veille sa sœur lui dire qu’elle avait reçu une éducation inadaptée de la part de ses parents. «Quand il était enfant, la seule valeur de la famille était le travail, il n’a pas appris l’empathie, ni la perception des émotions des autres. » Elle veut saluer “évolution” de son client “grâce aux soins et à l’électrochoc du procès”.

Au-delà de la peine de dix-sept ans d’emprisonnement, le condamné devra suivre un traitement pendant dix ans après sa libération, et se verra interdire de côtoyer les victimes, comme tout mineur.

 
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