Le Collectif des infirmières libérales en colère est de retour dans les rues, ce jeudi soir à partir de 20 heures, dans plusieurs villes de France, dont Grenoble, où le rassemblement aura lieu place Félix Poulat. Ils ont imaginé une mise en scène d’une dizaine de minutes pour expliquer leurs conditions de travail au public.
Symbolique
Pourquoi le choix de cet horaire tardif ? “C’est symbolique» explique Alexandra Veyret, iséroise, co-présidente du Collectif. « Pendant le confinement, il y a 4 ans, c’est à ce moment-là que les gens nous applaudissaient. Nous étions des héros et depuis, nous sommes à nouveau invisibles, notamment auprès de nos autorités de contrôle.“
La coprésidente explique que la tarification des actes des infirmières indépendantes n’a pas changé depuis 2009, alors que le coût de la vie a augmenté. “Nous avons attendu trop longtemps. Nous avons rencontré le ministre le mois dernier, il nous a promis des négociations à l’automne, mais nous n’avons ni calendrier ni enveloppe budgétaire. » déplore Alexandra Veyret.
Réclamations
Les revendications des infirmières libérales portent aussi sur la prise en compte de la pénibilité du métier : «Après des années de pratique, nous sommes brisés partout. Comment continuer à travailler jusqu’à la retraite ? » souligne Alexandra Veyret. “Nous aimerions également bénéficier d’une simplification administrative et que la Sécurité sociale cesse de nous considérer comme des fraudeurs pour que nos relations puissent se normaliser.»
Le risque si les choses n’évoluent pas, selon le Collectif, c’est que des déserts paramédicaux apparaissent : «C’est déjà le cas dans certains endroits. conclut le coprésident. “Les collègues ferment leurs bureaux. Les patients ont déjà du mal à trouver un médecin, maintenant ça va devenir compliqué de trouver une infirmière. Le métier n’est plus attractif. Les pouvoirs publics doivent nous entendre, sinon nous monterons d’un cran et envisagerons l’arrêt des soins, pour notre prochaine action.”
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