Pauvre Belgique ! Le système politique francophone est enfermé par le « cordon sanitaire »

Selon le chroniqueur de CNews et Figaro, Mathieu Bock-Côté, la Belgique francophone est la région la moins démocratique d’Europe. Illustration par la campagne électorale pour les élections du 9 juin, européennes, mais aussi fédérales et régionales dans le pays. La tête de liste N-VA en Wallonie, Drieu Godefridi (notre photo), y est boycottée par les médias…


En Europe, les Wallons n’auront pas le choix entre l’équivalent des Républicains, le Rassemblement National ou la Reconquête. Leur choix le plus « juste » possible sera le Mouvement réformateur (auquel appartient Charles Michel, le président du Conseil européen), qui siège dans le même groupe (Renew) que les macronistes au Parlement européen…

La droite nationale n’a pas de droit de citoyenneté en Belgique francophone

Sur les réseaux sociaux, la fête À nous, proche du Rassemblement national, qui se définit comme « patriotique », est le compte politique le plus influent en Belgique francophone. Or, soumise à un strict « cordon sanitaire » – anticonstitutionnel – elle n’a aucune visibilité dans les médias traditionnels (télévision, radio et presse écrite). Or, selon les derniers sondages, ce parti représente la même sensibilité que 30% des électeurs en France (le Rassemblement national) et aux Pays-Bas (le PVV de Geert Wilders) et 24% en Flandre (le Vlaams Belang).

La N-VA, mouvement nationaliste flamand, est le principal parti politique belge au Parlement fédéral. L’annonce, pour la première fois, du dépôt de listes francophones par ce parti a été médiatisée, mais son leader francophone, Drieu Godefridi, fait l’objet d’un boycott personnel de la part des trois télévisions nationales francophones. chaînes. Pour quoi ? Décidé par qui ? Selon quels critères ? Le mystère est total. Il semble que ce soit son opposition radicale au Green Deal européen et son soutien passé à Donald Trump qui justifient cet opprobre, mais personne ne le sait vraiment, aucune loi ni autorité ne décidant qui fait l’objet d’une attaque. cordon sanitaire. Le Parti marxiste des travailleurs de Belgique (PTB) reste traité comme un parti normal.

Le nucléaire, une question également interdite

Une autre limite réside dans les très populaires « tests électoraux » en ligne proposés par la plupart des médias, censés révéler de quel parti vous êtes le plus proche. Ni l’un ni l’autre À nous, ni la N-VA n’en font partie malgré les propositions que cette dernière est la seule à présenter : confédéralisme, moratoire sur l’asile, équilibre budgétaire, choix de l’énergie nucléaire. En 2019, lors des dernières élections, tous les partis francophones représentés au Parlement étaient favorables à une sortie du nucléaire en… 2025. Il n’y a donc pas eu de débat sur ce thème majeur.

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De plus, le système profite outrageusement aux partis déjà représentés qui bénéficient d’un généreux soutien public. Les autres mouvements politiques ne peuvent recevoir que des dons de particuliers, plafonnés à 500 euros par personne (contre 7 500 euros en France). À moins que leurs candidats ne disposent d’une richesse personnelle, ils ne peuvent pas financer correctement leur campagne.

Intimidation

La Belgique est une particratie. Au sein d’une même liste de parti, les candidats s’affrontent, mais les plafonds de dépenses électorales autorisés ne sont pas les mêmes pour tous ; certains, choisis par le parti, peuvent dépenser davantage. De plus, un système de « suppléants » permet de choisir ceux qui siégeront à la place des députés, devenus ministres, au détriment des candidats « efficaces » plus populaires, détournant ainsi le choix des électeurs.

En France, selon les sondages, 45% des électeurs s’apprêtent à voter pour les Républicains, le Rassemblement national ou la Reconquête, trois positions politiques qui ne sont pas représentées en Belgique francophone. Faut-il croire que les Belges francophones, les Wallons ou les Bruxellois, soient si différents des Français ou des Flamands, dont au moins 45% votent pour les partis nationalistes ? Ou plutôt, sans médias de droite, et sans jamais entendre autre chose que le son de la bien-pensance, ne seraient-ils pas endoctrinés, nourris au biberon, intimidés contre une « extrême droite » totalement fantasmée, mais néanmoins omniprésente dans le débat public belge. ?

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