À la RATP, certains chauffeurs deviennent chauffeurs VTC pendant leur arrêt maladie. Une situation en soi qui pose question, et qui est d’ailleurs expressément interdite par l’entreprise en dehors des arrêts maladie pour des raisons de sécurité. Elle ne sera plus tolérée, puisque les transports parisiens ont annoncé qu’elle allait licencier « une trentaine » de chauffeurs ayant profité d’un arrêt maladie pour travailler comme chauffeurs de VTC, qui « seront donc licenciés ».
Un peu plus tard dans la journée, la RATP a précisé qu’une procédure disciplinaire avait été engagée à l’encontre de ces salariés, sans qu’une décision de leur licenciement n’ait encore été prise.
« Des médecins qui prescrivent beaucoup »
“C’est un sujet qui nous passionne beaucoup”, a insisté le PDG, Jean Castex. “Nous avons renforcé de manière très très significative nos contrôles”, notamment pour identifier ceux qui “privilégient une autre activité à celle de la RATP en prenant des arrêts maladie”, a indiqué Jean Castex, confirmant une information de RMC/BFMTV. “J’ai reçu le directeur général de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) pour qu’il nous indique les noms des médecins qui prescrivent beaucoup”, a-t-il poursuivi.
Il est toutefois impossible pour la RATP de savoir si un chauffeur de bus exerce également comme chauffeur de VTC si ce dernier ne le signale pas. En cas de double activité, même sans arrêt maladie, l’entreprise se réserve le droit d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre du salarié, a-t-elle précisé.
Campagne de recrutement
Jean Castex est également revenu sur le niveau d’absentéisme qu’il juge encore trop élevé, avec pour conséquence une dégradation du service aux usagers. « L’idée est de revenir au niveau d’absentéisme d’avant Covid. Je n’ai jamais dit zéro absentéisme, mais il faut quand même contrôler tout ça », a souligné l’ancien Premier ministre.
Le patron du groupe de transports publics s’est félicité du succès de la récente campagne de recrutement au sein de l’ensemble de l’entreprise avec 2.000 salariés embauchés – sur un objectif de 5.300 en 2024. « Les démissions sont plus nombreuses que prévu. étaient avant Covid mais ils reviennent à un niveau bas plus ou moins convenable », a-t-il ajouté.
Mais « le vrai sujet, c’est l’absentéisme, quelles qu’en soient les raisons », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de s’appuyer sur les syndicats pour résoudre le problème. « Quand il y a beaucoup d’absents, le travail incombe à ceux qui sont là. Il y a donc un aspect (de) justice aussi”, a déclaré Jean Castex.
