Noyade de huit migrants en 2023

Noyade de huit migrants en 2023
Noyade de huit migrants en 2023

Une femme accusée de diriger un réseau de trafic de migrants dans la réserve d’Akwesasne restera détenue pendant le processus d’extradition américain. Selon le juge, les traditions indigènes ne suffisent pas à garantir sa présence au tribunal.

L’affaire a provoqué une onde de choc au Canada et aux États-Unis en mars 2023 : huit migrants et le pilote du bateau sont morts noyés alors qu’ils traversaient en bateau la frontière entre les deux pays. Parmi les victimes figuraient une famille roumaine avec leurs deux bébés et une famille indienne.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

ARCHIVES PHOTOS LA PRESSE CANADIENNE

Dans l’espoir d’être libérée, Stephanie Squire a proposé de porter un bracelet GPS et de se présenter quotidiennement à la police.

Stephanie Squire, 51 ans, fait face à de graves accusations criminelles dans l’État de New York pour son rôle clé dans la noyade de plusieurs migrants. Il est accusé d’avoir été le chef d’un réseau de passeurs qui transportait des migrants à travers le territoire mohawk d’Akwesasne, à cheval sur le Québec, l’Ontario et les États-Unis.

Elle risque une peine minimale de cinq ans dans l’État de New York.

Privilège refusé par le juge

Le processus d’extradition peut durer des mois, voire des années. Ainsi, Stephanie Squire espérait être libérée, dans des conditions difficiles, durant cette période. Or, le juge Daniel Royer de la Cour supérieure du Québec lui a refusé ce privilège vendredi après-midi au palais de justice de Montréal.

Rarement, le juge a retenu les trois critères contenus dans la loi pour refuser sa libération : risque de fuite, protection du public et perte de confiance du public dans le système judiciaire.

Stephanie Squire a été surprise en train d’introduire illégalement une autre personne au pays à peine six mois après le drame de mars 2023, contrairement à une ordonnance du tribunal, rappelle le juge Royer.

«Mmoi Squire a démontré son mépris répété à l’égard des ordonnances de la Cour. Elle a fréquemment enfreint ses conditions de libération et de probation. Son comportement s’est poursuivi jusqu’à son arrestation en août 2024 », a fait valoir le juge.

Un plan « vague »

Dans l’espoir d’être libérée, Stephanie Squire a proposé de porter un bracelet GPS et de se présenter quotidiennement à la police. Elle a expliqué qu’elle entretenait des liens culturels et familiaux forts avec la réserve d’Akwesasne, où elle a vécu toute sa vie et où réside toute sa famille.

Ce plan « vague » n’a cependant pas convaincu le juge Royer. « Le GPS n’a pas pu l’empêcher de s’échapper. Au mieux, cela informerait les autorités que son GPS n’est plus dans la zone autorisée. […] Elle serait à un bateau de s’échapper », a conclu le juge.

La juge souligne également que « les lois, traditions et coutumes autochtones n’offrent pas les garanties nécessaires pour qu’elle soit présente au tribunal ».

De plus, la libération de Stephanie Squire nuirait à la confiance du public dans le système judiciaire. En effet, les crimes présumés démontrent son « mépris flagrant » pour la vie humaine. Le drame de mars 2023 ne l’a même pas dissuadée de poursuivre ses activités criminelles, rappelle la juge.

L’affaire reviendra devant les tribunaux en décembre prochain.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Des habitudes se sont formées, les gens sont plus attentifs »
NEXT “Quand on revient faire un stage en France, ils nous mettent la pression car il y a un préjugé”