Le 11 mai 2021, au tribunal judiciaire de Tours, le Château de Véretz a été vendu aux enchères au prix de départ de 720 000 €. Plusieurs acheteurs étaient en lice, dont le commissaire-priseur tourangeau Aymeric Rouillac. C’est finalement un Vouvrillon, Michel Videgrain, qui a remporté l’enchère pour 1,5 million d’euros hors frais.
Michel Videgrain est un chirurgien orthopédiste à la retraite, mais aussi un homme d’affaires avisé qui, avec son épouse Mercedes, ancienne anesthésiste, a investi dans de nombreuses entreprises, notamment des maisons de retraite et des cliniques. Plusieurs se trouvent en Touraine. Ce qui ne manquait pas d’alimenter à l’époque la rumeur selon laquelle le château allait devenir une clinique psychiatrique…
Pas de clinique psychiatrique, mais un hôtel de luxe
Le propriétaire a rapidement démenti, sans toutefois fournir plus d’informations sur l’avenir de cette « achat préféré ». On sait désormais quelle sera la destination de ce château construit au 16èmee siècle, démantelé pendant la Révolution française puis reconstruit au XIXèmee siècle : un complexe hôtelier de luxe. Dans le but d’un classement en hôtel 5 étoiles.
Sur le site, le propriétaire Mercedes Videgrain donne des précisions : « Nous allons restaurer entièrement le château sans toucher au gros œuvre, sauf pour installer un ascenseur. Une vingtaine de chambres de 20 à 38 m2dont trois suites, seront aménagés, et au rez-de-chaussée un restaurant gastronomique, un bar, des salles de réception… La décoration, l’ameublement et le choix des matériaux répondront à notre objectif d’en faire un hôtel cinq étoiles. »
Espace beauté et centre de remise en forme
À l’extérieur du château de 1 400 m2 habitable, une suite sera aménagée dans la tourelle, et deux autres dans la salle de conciergerie, en contrebas. Ce n’est pas tout : perpendiculairement aux grandes dépendances bordant la route départementale 976, une nouvelle construction accueillera dix chambres, un espace spa avec bains bouillonnants, hammam, grottes de sel et de glace, une salle de sport et neuf cabines de soins esthétiques (massages, manucures…). .) Ainsi qu’un petit restaurant « détox ».
Treize « tiny house » de luxe dans les bois
Au-dessus des dépendances, à l’ouest du château, dans le bois qui s’étend sur 15 ha, treize « mini-maisons » seront construites au pied des arbres. « Des logements écologiques qui auront en plus tout le confort d’un classement cinq étoiles », indique le propriétaire. « Nous accompagnons tous les aménagements du domaine dans une démarche écologique et économe en énergie, indique Mercedes Videgrain, notamment en réduisant au maximum la consommation d’eau, qui sera recyclée, ou en optant pour un chauffage géothermique vertical. Nous espérons pouvoir installer une batterie de panneaux photovoltaïques sur les parties de la toiture en zinc qui sont invisibles. Celui-ci, comme tous les travaux entrepris, sera évidemment soumis à l’accord de l’architecte des Bâtiments de France. »
Un projet à 15 millions d’euros… sans le mobilier et la déco !
Le jardin en terrasse qui surplombe le Cher, côté nord, sera entièrement réhabilité pour accueillir une extension du restaurant en été. Le bassin et les jets d’eau qui existaient autrefois seront reconstruits. Quant aux immenses caves qui forment un véritable labyrinthe sous le château, elles seront en partie exploitées pour créer une salle de séminaire et événementiel de 300 m2.2 surface.
Sous l’égide de l’agence d’architecture tourangelle Chevalier-Guillemot, spécialisée dans la réhabilitation des monuments historiques, les travaux débutés l’été dernier avec la restauration de toutes les façades par des entreprises de taille de pierre, devraient se poursuivre. depuis plus de deux ans. Pour ouverture au public «début 2027»précise Mercedes Videgrain.
Un restaurant et un hôtel plus modeste sur la place
Les Videgrains ont également acquis l’ancien restaurant Le Saint-Honoré sur la place de la ville, face au Cher. Un restaurant et dix chambres « un confort plus classique » y sont prévus, ainsi que des hébergements qui seront réservés aux salariés du complexe hôtelier.
Chantier exceptionnel, coût exceptionnel. “On doit être aux alentours de 15 millions d’euros… Sans mobilier et décoration”, souffle Mercedes Videgrain.
L’Edit de Nantes y aurait été rédigé
Le château de Véretz, construit par Jean de la Barre, premier chambellan de François Ierestau début du 16e siècle, aurait été le lieu où l’édit de Nantes fut signé en 1598 avant d’être promulgué par le roi de France Henri IV. La tour où l’acte aurait été ratifié s’appelle encore « la Chambre de Pacification ». Plusieurs grands noms de l’époque y ont séjourné depuis, Mme de Sévigné, Hortense Mancini, la princesse de Conti… Détruit pendant la Révolution française, reconstruit à partir de 1836 dans un style Tudor néo-gothique, le château était avant son rachat en 2021 une propriété familiale. demeure où les propriétaires exploitaient quelques chambres d’hôtes et appartements, dans un confort très relatif… Le lieu était également loué pour des cérémonies et des événements comme un festival de danse ou une procession religieuse, chaque année.