S’adressant aux Sénégalais mercredi soir, le Premier ministre Ousmane Sonko a laissé entendre dans son discours que le pire aurait pu arriver ou qu’il s’agissait d’une « alerte précoce ». En réponse, le professeur Cheikh Mbow, directeur général de l’Observatoire Ecologique a soutenu que « l’alerte précoce aurait dû être suivie d’actions immédiates ».
Selon lui, les autorités auraient pu anticiper et gérer la situation de manière plus efficace. « Nous avons vu venir cette situation. En août et début septembre, des alertes ont montré que la rivière allait déborder et que des plans de contingence et d’intervention auraient dû être mis en place.
Le professeur Mbow, qui s’exprimait ce jeudi sur Radio Sénégal International (RSI), a estimé que le plus important à l’heure actuelle est de préparer l’après-inondation pour permettre aux populations de reprendre rapidement leurs activités économiques. “Il est essentiel d’investir dans de bonnes semences et de permettre la culture de plusieurs cultures afin de compenser les pertes subies”, a-t-il déclaré.
Comme solution, l’expert propose d’abord une réinstallation rapide des populations affectées et une anticipation accrue des besoins humanitaires. Et à long terme, M. Mbow préconise un aménagement plus adapté du fleuve Sénégal pour réduire les risques de débordement, développer de vastes zones rizicoles dans des régions comme Bakel et Ourossogui, afin de canaliser les excès d’eau et de les mettre au service de l’agriculture.
Selon lui, cette approche permettrait à la fois de limiter les inondations et de favoriser le développement économique local.
« Nous devons anticiper en identifiant les sites de réinstallation et en prépositionnant de la nourriture pour éviter de tâtonner lorsque la crise éclate », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’une réponse proactive pour atténuer les impacts des futures inondations.
