[Article publié le jeudi 17 octobre à 14H28 et mis à jour à 15H25]
La Banque centrale européenne passe à la vitesse supérieure. Après avoir procédé à deux baisses de 0,25 point de ses taux directeurs en juin et septembre, le gardien de l’euro l’a réitéré ce jeudi. Les 26 membres du Conseil des gouverneurs réunis à Ljubljana, la capitale de la Slovénie, pour cette réunion annuelle délocalisée ont ainsi enregistré une nouvelle réduction de 0,25 point de pourcentage. Le taux de dépôt passe donc à 3,25%.
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L’inflation ralentit plus vite que prévu
Cette nouvelle baisse intervient alors qu’il y a à peine un mois les gardiens de l’euro restaient prudents, donnant le sentiment de vouloir attendre leur réunion de décembre, la dernière prévue cette année, pour agir.
Mais l’inflation a continué de ralentir en septembre, tombant à 1,7%, sous le seuil des 2% pour la première fois depuis plus de trois ans. Le ralentissement est particulièrement visible dans les grandes économies, en Allemagne (1,6%), en France (1,2%) et en Italie (0,7%). En outre, l’inflation sous-jacente, un indicateur largement suivi qui exclut la volatilité des prix de l’énergie et des produits alimentaires, est tombée à 2,7 % sur un an, selon Eurostat.
Croissance, emploi, chômage : la chute de tous les dangers
Le processus de désinflation est sur la bonne voie “, alimentée par une économie atone, ont expliqué les gouverneurs dans un communiqué, indiquant néanmoins qu’ils continueront à adopter une approche basée sur ” sur les données » pour décider, « réunion par réunion », de l’évolution des taux.
Évolution actuelle des prix renforcer notre confiance dans le fait que l’inflation reviendra à son objectif en temps voulu (et cela sera) pris en compte lors de la prochaine réunion de politique monétaire » d’octobre, avait déjà déclaré le président de la BCE, lors d’une audition remarquée fin septembre au Parlement européen.
Vers une nouvelle baisse en décembre ?
Surtout, l’institution commence à s’inquiéter de la faiblesse de l’économie européenne. Les perspectives de croissance sont tendance à la baisse » dans la zone euro, a déclaré ce jeudi la présidente de la BCE, Christine Lagarde. ” La perte de confiance pourrait empêcher la consommation et l’investissement de se redresser aussi rapidement que prévu », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse, ajoutant que la situation économique pourrait également en pâtir. risques géopolitiques », comme la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient.
Dans la zone euro, la croissance a été révisée légèrement à la baisse, à 0,2%, pour le deuxième trimestre 2024, selon Eurostat. Et tout au long de l’année, « Les services du FMI prévoient que l’économie connaîtra une croissance de 0,8 % en 2024, pour atteindre 1,3 % en 2025 et 1,5 % en 2026. Il s’agit d’une légère révision à la baisse par rapport aux projections de juin, principalement en raison d’une contribution plus faible de la demande intérieure au cours des prochains trimestres. »expliquait la banque centrale dans son communiqué de septembre. A titre de comparaison, le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 2,6 % aux États-Unis et de 5 % en Chine cette année.
L’Allemagne reste embourbée dans la récession en 2024
En revanche, les gardiens de l’euro s’inquiètent toujours du comportement de l’inflation des services qui a « a continué à être plus fort que prévu » et qui n’a pas réussi à baisser depuis novembre de l’année dernière, ont prévenu les banquiers centraux dans le procès-verbal de la réunion de septembre. Surtout, certains membres du directoire “faucons”, comme Isabel Schnabel, ont appelé ces derniers mois à un assouplissement « progressiste et prudent ».
Il reste que « le message implicite sera probablement qu’une autre baisse est très probable en décembre à moins que les données ne s’améliorent », anticipaient, avant le discours de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, Paul Hollingsworth, économiste chez BNP-Paribas. Frederik Ducrozet, économiste en chef chez Pictet, prévoit une dernière baisse de taux en 2024 et quatre autres au premier semestre 2025, ce qui ramènerait le taux de référence de la BCE à 2,0%, un niveau considéré » neutre » pour l’économie.
Les États-Unis baissent également leurs taux directeurs
Le cycle d’assouplissement monétaire n’est pas qu’européen. La Réserve fédérale américaine a également abaissé ses taux de 0,5 point de pourcentage en septembre, les ramenant dans une fourchette comprise entre 4,75% et 5%, après les avoir maintenus pendant plus d’un an entre 5,25 et 5,50%.
L’institution reste toutefois prudente dans l’évolution de sa politique monétaire, soulignant régulièrement qu’elle reste essentiellement basée sur l’évolution des données macroéconomiques.
Les marchés s’attendent généralement à une baisse de 25 points de base lors de la prochaine réunion, prévue les 6 et 7 novembre, puis à une autre de même ampleur lors de la dernière réunion de l’année, à la mi-décembre, selon l’outil de surveillance du CME, FedWatch.
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