Dans un contexte national morose, où les collectivités locales sont appelées à faire des économies, le congrès des maires du Morbihan, prévu samedi 19 octobre 2024 à Pluvigner, va tenter de leur remonter le moral. Mieux : il voudrait participer à réenchanter la mission des élus, en rappelant les aspects positifs de cet engagement, et des moyens existants. Le problème ? Préparer le terrain pour les élections municipales de 2026 et endiguer la crise des vocations.
Depuis 2020, plus de 21 % des élus locaux du Morbihan ont démissionné. Ils étaient déjà 15 % en 2022. Entretien avec Fabrice Robelet, maire de Brec’h et président de l’association des maires du Morbihan.
Des économies à réaliser, des violences régulières contre les élus, l’ambiance est-elle morose avant ce congrès des maires du Morbihan ?
Selon les informations dont nous disposons, il n’y aura pas de réduction des financements de l’État pour l’ensemble des communes du Morbihan. En revanche, avec la baisse de deux points du taux du fonds de compensation de la TVA, il y aura un déficit. Elle se fera sentir en 2026 pour les investissements réalisés en 2025. Or, 2026 est l’année du renouvellement des équipes municipales. Il y a donc beaucoup de questions à ce sujet.
Le thème de ce congrès est l’engagement. C’est à dire ?
L’idée est de rappeler que les élus sont engagés envers leur territoire. A 18 mois de la fin du mandat, on en a marre car les administrés sont très exigeants, menaçants et passent parfois à l’acte. Mais nous ne devrions pas simplement nous en souvenir. Nous voulons montrer à tous nos adhérents et partenaires institutionnels du quotidien – Caisse d’Allocations Familiales, Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Gendarmerie, Finances Publiques – qu’il existe des innovations, des solutions, et que chacun peut œuvrer dans le même sens. S’impliquer dans sa communauté, c’est aussi de grands moments, des réussites et des satisfactions pour les habitants, lorsqu’on refait une cantine municipale, une place publique ou que l’on repense le vivre ensemble. Et notre association est solidaire : 80 % de nos adhérents, élus ou services municipaux, l’ont contactée cette année pour de l’aide ou des demandes d’informations. Le but est aussi de donner envie de repartir, car c’est une fonction magnifique, au quotidien.
Craigniez-vous une pénurie de candidats en 2026 ?
Oui, nous avons cette peur. Durant ce mandat, il y a eu 21,5% de démissions. Sur 4 900 élus locaux, cela représente un peu moins de 1 100 départs. Prendre position, dans le contexte du Covid en 2020, a été difficile. Les nouvelles équipes qui arrivaient à ce moment-là étaient vite essoufflées par tout ce qu’il y avait à faire. Certains élus ont jeté l’éponge. Mais il y avait aussi des raisons personnelles, des raisons de santé ou des désaccords politiques. On voit que cette hémorragie s’est calmée depuis 2024.
