une étude met en lumière les inégalités alimentaires dans le nord de la Lorraine

une étude met en lumière les inégalités alimentaires dans le nord de la Lorraine
une étude met en lumière les inégalités alimentaires dans le nord de la Lorraine

Ce n’est pas parce qu’il y a plus de points de vente que les inégalités alimentaires diminuent. C’est l’enseignement principal de l’étude d’Agapèl’Agence d’urbanisme Lorraine-Nord, sur les inégalités alimentaires, présentée lundi 14 octobre. L’agence a classé les agglomérations du Nord Moselle, Pays-Haut et Nord Meuse entre trois critères : déserts alimentaires, marais alimentaires et mirages alimentaires.

Les déserts alimentaires font référence à zones où l’approvisionnement alimentaire est très pauvreoù les ménages sont plutôt modestes, et où ils ne disposent pas forcément de moyens de transport adaptés. Les marais alimentaires regroupent les territoires où se trouvent les principales réserves alimentaires des ménages à faibles revenus. réside dans la restauration rapideen d’autres termes, la restauration rapide et la malbouffe. Enfin, les mirages alimentaires font référence à un approvisionnement alimentaire sain, mais trop cher pour les ménages.

Une personne sur cinq vit dans un marécage alimentaire

Sans grande surprise, le nord de la Lorraine est composé principalement des marais alimentaires. Certes le nombre de points de vente augmente, mais 90 % d’entre eux appartiennent à la restauration rapide. En dix ans, le nombre de fast-foods a par exemple augmenté de 50 % sur le territoire des Portes de -Thionville. Il a doublé au Grand Longwy et a même explosé en plus de 233% dans le Longuyonnais. Les communautés de communes du Val de Fensch et du Pays Haut-Val d’Alzette sont également concernées.

C’est simple : en Lorraine du Nord, selon Agape, un habitant sur cinq vit dans un marais alimentaire. Ce type d’environnement se retrouve principalement dans les zones urbaines, où les salaires sont bas et où les gens n’ont souvent pas de voiture. A l’inverse, la meilleure offre alimentaire se trouve dans les zones périurbaines, où se concentrent les frontaliers aux revenus plus élevés, et donc davantage de restaurants de qualité.

Plus de sensibilisation

Et Agape offre plusieurs pistes aux pouvoirs publics pour réduire ces inégalités. Parmi les propositions : sensibiliser les habitants à ces inégalités alimentaires, en mettant en œuvre des dispositifs déjà expérimentés ailleurs en France. Par exemple, autour de Saint-Étienne, les femmes enceintes suivies par l’hôpital reçoivent toutes un panier de légumes offerts par le centre municipal d’action sociale. Il est également proposé aux collectivités de reprendre le contrôle des terres, de ralentir le développement de la restauration rapide et d’éviter que celle-ci ne soit la seule offre alimentaire.

L’Agence d’Urbanisme conseille également de s’inspirer de ce que font nos voisins. Le Luxembourg, par exemple, expérimente ceintures nourrissantes : les terres agricoles en périphérie des espaces urbains sont protégées pour produire différentes cultures pour les habitants.

Créer des « marchés de producteurs transfrontaliers »

Enfin, Agape évoque la culture marchande allemande. « Autour de Bouzonville et Sierck-les-Bains, dans les villages bordant la frontière allemande, les gens ont tendance à faire leurs courses à Bouzonville et Thionville, avec un trajet relativement long »explique Mickaël Vollot, géographe et chercheur à Agape. « Il existe cependant une offre importante de marchés juste de l’autre côté de la frontière, mais on ne le sait pas. »

Il appelle notamment à la mise en place de « marchés de producteurs transfrontaliers »un système déjà testé dans les Ardennes, dans les Vosges du Nord ou entre les Pyrénées-Orientales et la Catalogne.

 
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