Un tournant pour l’équipe de Suisse

Avec les trois joueurs les plus capés de l’histoire du football suisse – Xhaka, Shaqiri et Rodriguez – réunis au même moment, la sélection suisse mange son pain blanc depuis près de treize ans. Elle se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, obligée de trouver un nouvel élan, et c’est là tout le problème.

Shaqiri, Sommer et Schär se sont déjà retirés du groupe, demain ce seront Xhaka, Rodriguez ou Freuler qui suivront sans doute, il ne reste plus qu’à espérer qu’ils pourront le faire après avoir participé à la Coupe du monde 2026. Mais trouver des joueurs de ce calibre, de cette importance, s’avère déjà compliqué.

Sous l’ère Vladimir Petkovic, ce groupe atteint des sommets en osmose totale. Avec Murat Yakin, malgré de fortes tensions internes depuis 2021, il a aussi répondu présent, prenant ses responsabilités au-delà des dissensions, l’Euro de cet été en étant l’ultime démonstration : le pire était promis à la Suisse et Yakin après des playoffs misérables à l’automne 2023, c’est le meilleur qui en est sorti.

Cela parle de la force et de l’excellence de la meilleure génération de l’histoire, mais cela raconte aussi le vertige qu’elle laissera au crépuscule de ses réalisations. Depuis 2014, la Suisse est au moins présente dans les huitièmes de finale des Mondiaux et Euros auxquels elle participe. On trouve cela naturel, le seuil d’exigence augmente, c’est logique.

Le tournant est là maintenant. La nouvelle génération doit être à la hauteur, dans la durée, au-delà de l’éclat d’un Euro allemand presque inattendu, dans la grisaille d’une Société des Nations qu’elle n’en est pourtant qu’à ses balbutiements. Nouvelle génération, nouveaux héros attendus. Les semaines et les mois à venir nous diront s’ils sont prêts et si Murat Yakin peut les guider sur cette voie.

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