Les inondations qui touchent actuellement plusieurs départements, « avec des niveaux de pluie record depuis 1920, sont, comme les sécheresses, des manifestations d’un changement climatique accéléré »a déclaré Dan Lert, adjoint à la maire de Paris chargé de la transition écologique et de l’eau, avant le Conseil de Paris de cette semaine.
Sur le territoire parisien, « des risques majeurs » sur les ressources en eau, attendues d’ici 2050, pourraient intervenir dès 2030, détaille le plan adopté par le Conseil. La multiplication des épisodes de sécheresse et la nécessité de rafraîchir la ville font craindre des pénuries au-delà de 2050.
La capitale, où la consommation d’eau potable a déjà fortement diminué ces 20 dernières années, vise une réduction de 15 % des prélèvements d’eau d’ici 2030 dans le cadre de son plan climat. Un objectif qui concerne les ressources en eau potable et non potable de la ville, dont la spécificité est de disposer d’un double réseau conçu au XIXème siècle lors des travaux d’Haussmann.
Et « un atout écologique car il permet d’utiliser de l’eau non traitée pour l’arrosage des jardins, le nettoyage des rues, l’entretien des égouts… »a expliqué Antoine Guillou, adjoint au maire chargé de la propreté, lors d’un point presse.
Les prélèvements d’eau non potable (canal de l’Ourcq, rivière Ourcq, Marne et Seine) devront diminuer de 20 %, notamment grâce à une optimisation des usages des services municipaux, principaux utilisateurs.
Côté eau potable, la mairie vise une réduction de 10 % des prélèvements dans les eaux souterraines (en Seine-et-Marne, Yonne et Eure) et superficielles (Marne et Seine) par rapport à 2019.
Elle entend également réduire les fuites, sachant que la rentabilité de l’eau potable est déjà élevée à Paris. « où sur 100 litres d’eau prélevés, 91 litres finissent au robinet »souligne Dan Lert, également président d’Eau de Paris.
Pour identifier les fuites, 3 000 capteurs acoustiques ont été installés sur les canalisations d’égouts, pour un coût de 14 millions d’euros, détaille l’élu écologiste.
Dans les dix-sept piscines municipales, le système de filtration sera mieux entretenu pour réduire le nombre de vidanges, ajoute-t-il. La sobriété vise également les fontaines ornementales, avec des boutons poussoirs installés sur les 107 fontaines Wallace de la ville.