Temps d’écran chez les jeunes

Temps d’écran chez les jeunes
Temps d’écran chez les jeunes

« Il faut s’y attaquer » : l’ensemble de la société est concerné par la place croissante des écrans et des réseaux sociaux dans la vie des enfants, et des actions doivent être menées pour inverser la tendance. C’est le constat de la présidente de la commission parlementaire chargée de se pencher sur cette question, Amélie Dionne. Au terme d’une première phase de concertation qui vient de s’achever à l’Assemblée nationale, La presse s’est entretenu avec le député pour faire le point.


Publié à 1h13

Mis à jour à 7h00

Une prise de conscience collective

Le postulat est clair : les écrans et les réseaux sociaux sont de plus en plus présents dans la vie des jeunes Québécois. Une enquête de l’Académie de transformation numérique établit qu’en 2023, 45 % des jeunes de 6 à 17 ans passaient plus de 10 heures en moyenne par semaine sur internet, alors que cette proportion n’était que de 40 %. en 2020.

Durant plusieurs semaines, en septembre, une quarantaine d’experts ont éclairé les députés membres de la Commission parlementaire transpartisane chargée de se pencher sur ce dossier aux multiples facettes.1.

Parmi les principaux constats tirés jusqu’à maintenant : « on voit qu’il s’agit d’une prise de conscience collective », affirme celle qui préside les travaux de cette commission, la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata Amélie Dionne. Au-delà de l’encadrement des plateformes numériques, “on entend dire que les parents doivent être outillés, qu’il ne faut pas les laisser seuls face à ce fléau”.

Car les effets délétères de cette augmentation du temps d’écran sont nombreux.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESS

La députée caquiste Amélie Dionne, présidente de la Commission spéciale sur le temps d’écran chez les jeunes

Pour les 0-5 ans, on parle de développement cognitif, de développement des compétences sociales. Chez les jeunes de 6 à 17 ans, c’est au niveau de l’anxiété et de l’estime de soi.

Amélie Dionne, députée caquiste et présidente de la Commission spéciale sur le temps d’écran chez les jeunes

Si les garçons éprouvent surtout des difficultés à gérer leurs émotions, les filles se comparent à leurs influenceurs préférés, souligne-t-elle.

Mais tout n’est pas sombre. D’ailleurs, Amélie Dionne s’oppose à l’idée d’interdire complètement les écrans à l’école. « Il est important d’apprendre aux enfants à utiliser le numérique parce que nous vivons dans cette époque », explique-t-elle, soulignant l’importance de « comprendre ce qui apporte un plus ».

Le rôle des plateformes

C’est l’éléphant dans la pièce. Appelées à venir répondre aux questions des parlementaires, les multinationales Meta (Facebook, Instagram) et ByteDance (propriétaire de TikTok), qualifiées de « pousseuses numériques » par le premier ministre François Legault en mai dernier, ont décliné l’invitation.2.

Fait rare, la Commission les a récemment relancés, consciente de leur rôle « essentiel » dans ses travaux, et une nouvelle date d’audience a été fixée au 22 octobre.

Refusant de commenter le retrait initial des deux entreprises, Amélie Dionne souligne que « cela envoie un message très fort de la part de la Commission de les convoquer à nouveau ».

Car au-delà de la responsabilité individuelle des jeunes, les réseaux sociaux « doivent faire partie de la solution ». « Les études le disent : c’est un outil de distraction », explique-t-elle, convaincue que ces plateformes mettent en place certaines fonctionnalités qui font que « cela devienne une addiction » pour les jeunes et même les moins jeunes.

Quelle poignée pour le gouvernement ?

Mais le Québec a-t-il vraiment les moyens d’agir pour réduire ou encadrer le temps d’écran des enfants ou leurs relations avec les réseaux sociaux ?

De nombreuses analyses ont évoqué la difficulté de mettre en place certaines mesures, dont une interdiction d’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, une idée des jeunes caquistes soutenus par François Legault au printemps dernier.3.

Il y a eu des discussions, on en a beaucoup parlé. Au niveau juridique, cela peut avoir des effets [de fixer une majorité numérique]mais en termes d’applicabilité, cela reste des questions que nous nous posons.

Amélie Dionne, députée caquiste et présidente de la Commission spéciale sur le temps d’écran chez les jeunes

Quant aux recommandations qui seront contenues dans le rapport que la Commission doit remettre au plus tard le 30 mai 2025, elle se garde bien d’ouvrir son jeu. Cela permettra de « ratisser large », assure-t-elle.

Réglementer l’usage des écrans chez les jeunes, « c’est une responsabilité partagée » [qui concerne] le gouvernement et la société en général », insiste-t-elle. « Nous allons faire des recommandations et nous n’excluons rien. »

Prochaines étapes

Cet automne, les parlementaires se rendront ensuite dans six régions du Québec (Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Côte-Nord, Gaspésie, Montréal et Outaouais) pour visiter des écoles primaires et secondaires où ils pourront échanger directement avec des jeunes. personnes. .

Critiquée pour ne pas avoir invité les jeunes à ses consultations, la Commission a considéré qu’elle n’était tout simplement pas le bon véhicule pour les entendre, indique Amélie Dionne.

« C’est quand même intimidant de se présenter devant un comité parlementaire, alors y aller pour leur parler va vraiment créer une atmosphère qui les invitera à prendre la parole », estime-t-elle.

D’ici là, les enfants, parents et grands-parents seront invités à participer : une consultation en ligne aura lieu dans la semaine du 28 octobre. Nous espérons une large participation, car l’effet des écrans et des réseaux chez les jeunes, « on se rend de plus en plus compte que c’est vraiment un problème de société, que tout le monde s’y intéresse et que ça touche tout le monde», affirme Amélie Dionne.

1. Lire l’article « Les parlementaires cherchent des moyens de réglementer les « pousseurs virtuels » »

2. Lisez l’article « Les réseaux sociaux sont »pousseurs virtuel», dit Legault »

3. Lire le fichier « Enquête SOM »La presse : Non aux réseaux sociaux avant 16 ans »

 
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