Martinique. Écarts de prix, pauvreté… Ces quatre graphiques qui illustrent le coût de la vie sur l’île

Martinique. Écarts de prix, pauvreté… Ces quatre graphiques qui illustrent le coût de la vie sur l’île
Martinique. Écarts de prix, pauvreté… Ces quatre graphiques qui illustrent le coût de la vie sur l’île

De l’alimentation à la santé, le coût de la vie des Martiniquais est bien plus élevé que celui de la France métropolitaine. Depuis septembre, l’île de la Martinique est en proie à une mobilisation contre la vie chère, initiée par un mouvement baptisé Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui a dégénéré en émeutes. La nuit de vendredi à samedi a été « plutôt calme » selon le ministre chargé de l’Outre-mer, après des violences tendues dans la journée de vendredi, mais un accord entre le gouvernement et les partenaires sociaux n’a toujours pas été trouvé.

40% plus cher pour les produits alimentaires

Selon les dernières statistiques de l’INSEE, en 2022, les prix à la consommation globaux seront 14 % plus élevés en Martinique qu’en France. Un chiffre en légère hausse par rapport aux 12% en 2015 et aux 10% en 2010. Il s’agit d’un écart moyen qui prend en compte les différences d’habitudes de consommation des habitants des deux territoires.

Plus précisément, pour un ménage métropolitain, s’il maintient ses habitudes de consommation en Martinique, il augmente son budget de consommation de 17 %. En revanche, un ménage martiniquais paie son panier de consommation 11 % plus cher que s’il le consommait en France métropolitaine, toujours selon les chiffres de l’Insee.

Cet écart de la Martinique avec la France reste inférieur à celui de la Guadeloupe (+ 16 %), similaire à celui de la Guyane et supérieur à celui de la Réunion et de Mayotte.

C’est le prix de l’alimentation qui contribue le plus à l’écart de prix entre la Martinique et la France métropolitaine. En moyenne, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées coûtent 40 % plus cher en Martinique qu’en France métropolitaine. Cet écart était de 38 % en 2015. Les produits laitiers, la viande et les fruits contribuent majoritairement à cette évolution, selon l’Insee.

Parmi les produits agroalimentaires, « La viande représente 17 % des dépenses de consommation des ménages martiniquais et seulement 17 % de la consommation est issue de la production locale en 2019. Cette famille de produits est parmi les plus fortement taxées à l’importation en Martinique »analyse l’Institut national de la statistique et des études économiques. Par ailleurs, le système de taxation des importations lui-même est différent de celui de la France métropolitaine.

Si l’on revient à la comparaison par habitudes de consommation : pour un panier de produits alimentaires en France métropolitaine, ce dernier coûtera 50 % plus cher en Martinique. A l’inverse, pour un panier martiniquais, les prix alimentaires seront 31 % plus chers qu’en France métropolitaine.

Les boissons alcoolisées et le tabac affichent également des écarts de prix importants avec la France métropolitaine (+ 23 %), mais ces produits ne représentent que 1 % du budget de consommation des ménages martiniquais.

Comme le montre le graphique ci-dessus, les prix sont plus chers en Martinique hors transport, pour toutes les autres composantes de la consommation.

Côté santé, la part des dépenses dans le budget des ménages martiniquais s’élève à 12 %. L’écart de prix pour les dépenses de santé est de +13%, « principalement en raison des prix plus élevés des biens tels que les médicaments, les appareils et le matériel thérapeutique, par rapport aux services de santé »selon l’Insee. Il s’agit de prix bruts avant remboursement par la sécurité sociale et la complémentaire santé. Ces familles de produits sont également parmi les plus importées en Martinique en 2021 (6% des importations).

Une structure de consommation différente

Pour un ménage martiniquais, la structure de ses dépenses présente également des différences avec celle de la France. Avec une part de 18 %, les transports représentent la part la plus importante du budget d’un ménage martiniquais, plus élevé que celui d’un ménage métropolitain. La situation est inverse pour les activités de loisirs, les restaurants et hôtels, les boissons alcoolisées et le tabac.

Un taux de pauvreté deux fois plus élevé

En Martinique, 44 300 ménages martiniquais, qui représentent 27 % de la population totale, vivent sous le seuil de pauvreté, soit près de deux fois le taux métropolitain (14,9 %), selon les derniers chiffres de l’Insee 2021 publiés en 2023.

Si la pauvreté est plus fréquente en Martinique qu’en France, elle est aussi plus intense. Le niveau de vie médian des ménages en situation de pauvreté dans la région est inférieur à celui de l’ensemble des ménages pauvres métropolitains : en Martinique, il s’élève à 10 400 € par an et par unité de consommation, contre 10 740 € en métropole. En France métropolitaine, ce n’est qu’en Île-de-France que les ménages en situation de pauvreté représentent un niveau de vie médian inférieur (10 340 euros).

Les prestations sociales représentent la première composante du revenu des ménages pauvres martiniquais (47 %), loin devant les revenus du travail (21 %).

 
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