Les rues de Crécy-la-Chapelle ressemblent désormais à des rivières, avec jusqu’à 1,40 mètre d’eau devant les commercesfermé. La commune de 4.700 habitants, habituellement surnommée « La Venise Briarde », a été complètement plongée dans le noir ce vendredi matin, avec les transformateurs retrouvés sous l’eau. Toutes les rues sont bloquées par les sauveteurs et la police. Le Grand Morin, toujours en alerte rouge aux inondations, a débordé pour la quatrième fois depuis le début de l’année, dépassant le niveau de la dernière grande crue de 2016. La décrue a débuté ce vendredi matin, mais reste très lente, selon Vigicrues .
Près de 180 évacuations
Les pompiers plongeurs ont effectué près de 180 opérations de sauvetage depuis ce jeudi, notamment avec l’aide de bateaux, « pour éviter les trous laissés par les regards surélevés, qui peuvent être très dangereux »assure le chef du groupe. Les deux écoles de la commune resteront à nouveau fermées ce vendredi. L’école primaire de l’Eau vive a également été réquisitionnée pour accueillir les habitants évacués. Une vingtaine d’entre eux ont passé la nuit sur place, sur les matelas de sport du gymnase, d’autres dans des lodges, des hôtels ou chez des proches. Assis sur deux chaises à l’entrée de l’école depuis 00h30, un couple n’a pas dormi de la nuit. « Nous avons tout perdu en cinq minutes lorsque l’eau s’est infiltrée dans le sol. Nous avions pris nos précautions, mais nous n’avons jamais vu cela, même en 2016. »dit la femme. « Nous voulons juste rentrer chez nous, mais nous avons peur de ce que nous allons trouver »ajoute son compagnon.
“Nous sommes ensemble, c’est ce qui compte”
“Les secours nous ont fait sortir par la fenêtre, car nous sentions une forte odeur d’essence”raconte Alexandre, évacué de Villiers-sur-Morin vers 3 heures du matin avec sa fille de quatre ans, sa femme et leur chien. « Ma fille n’a pas eu peur, elle s’est rapidement endormie dans la salle de sport. Nous sommes ensemble, tous les quatre, et c’est ce qui compte. Fabrice n’a pas pu se rendre chez lui en rentrant du travail. « Je travaille la nuit à Paris. Quand je suis rentré vers 6 heures du matin, j’ai vu qu’il y avait du courant dans la rue qui mène à chez moi, c’est dangereux. Mais ma maison est un peu en hauteur, elle n’est pas inondée. Ma famille est en sécurité à l’intérieur. Le quadragénaire tentera de les rejoindre au lever du soleil.