Premiers pas en avant face au mal-être des indépendants en Belgique

Premiers pas en avant face au mal-être des indépendants en Belgique
Premiers pas en avant face au mal-être des indépendants en Belgique

Il y a à peine six mois, toutes les caisses d’assurance sociale du pays ont lancé un tout nouveau système visant à lutter contre la détresse des entrepreneurs. L’idée ? Sensibiliser ce public à l’importance du bien-être au travail. A l’initiative du gouvernement fédéral, une enveloppe de quatre millions d’euros a été débloquée pour mettre en place cette nouvelle mission.

Relais psychologiques

Au moment du premier bilan, ce projet a-t-il déjà apporté un changement ? « Nous avons lancé un projet pilote fin 2023, avant d’en débriefer avec le ministre David Clarinval. Dès le mois de mars, nous avons mis en place des formations destinées aux collaborateurs en contact direct avec les clients, explique Karel Van den Eynde, responsable des affaires publiques chez Liantis. Et le mois dernier, nous avons pu avoir leurs retours. Aujourd’hui, je peux dire que notre personnel est formé, sait ce qu’il peut dire aux indépendants et peut détailler l’offre de Liantis dans ce domaine.

La caisse de prévoyance sociale a donc développé une offre gratuite : “Lorsqu’un collaborateur est en contact avec un prestataire qui a des inquiétudes, il peut lui communiquer les coordonnées d’une équipe spécifique, qui travaille au sein de notre service externe de prévention.” À ce stade, les psychologues prennent le relais. Ils discutent du problème de la personne et cherchent à établir un plan d’action.

Si le besoin d’un suivi individuel plus intensif s’avère nécessaire, un système existe également, mais il est payant.

Un soutien qui mérite d’être élargi

A l’UCM également, la formation du personnel a débuté en avril dernier. Par ailleurs, une cellule bien-être dédiée à l’écoute des travailleurs indépendants a été créée. Ces salariés ont bénéficié d’un accompagnement afin de pouvoir capter les signaux de détresse des indépendants, et les orienter en fonction de leurs problématiques. « Une ligne téléphonique directe a été mise en place, mais les entrepreneurs peuvent aussi nous contacter par email. Cette deuxième option fonctionne mieux, probablement par modestie de la part des entrepreneurs. »souligne Elodie Housiaux, chef de projet à l’UCM.

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“En termes de prise de conscience, on se rend compte qu’il faudra des années pour que les indépendants sortent du déni,

Mentionnons également l’organisation de webinaires et d’ateliers pour compléter le tableau : « Nous avons souhaité mettre en place des ressources accessibles aux indépendants, en toute autonomie. L’engouement pour les webinaires a été considérable dès le départ, avec 50 à 150 inscrits par webinaire. Pour les ateliers, animés par des experts dans le domaine, nous tournons autour de 15 à 20 participants, car les places sont limitées.

Cela dit, ce type d’appareil en est encore à ses balbutiements. “En termes de prise de conscience, on se rend compte qu’il faudra des années pour que les indépendants sortent du déni et franchissent le pas de parler de leur mal-être.”

L’écho est sensiblement identique à Liantis : « Nous avons lancé notre nouveau système en juin et jusqu’à présent, nous avons reçu 80 demandes. Or on sait qu’environ 10% des indépendants ont besoin d’un accompagnement psychologique”relève Karel Van den Eynde.

“Autres relais à activer”

Quant au budget fédéral de quatre millions d’euros, il s’agit d’un premier pas qui ne sera guère suffisant compte tenu des enjeux : « Ce montant ne représente que trois euros par an et par indépendant. On est donc très loin des 100 euros alloués aux salariés en matière de protection au travail »insiste Renaud Francart, conseiller au service des études de l’UCM.

« Il existe encore d’autres relais à activer sur ce sujet, notamment au niveau de la Région wallonne. Nous y serons évidemment attentifs sous cette nouvelle législature.»

 
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