Même si les chiffres officiels manquent pour documenter le sujet, les travailleurs chinois sont de moins en moins nombreux en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Une tendance qui va à l’encontre des idées reçues sur une ChineAfrique florissante depuis le lancement des Nouvelles Routes de la Soie par Xi Jin Ping en 2013, illustrées par le déclin de la présence chinoise au Sénégal.
Les Chinois partis tenter leur chance à Dakar considèrent le Sénégal non pas comme un eldorado pour investir mais plutôt comme un tremplin vers la mobilité internationale ou une parenthèse lucrative pour un progrès économique rapide, cela concerne particulièrement les travailleurs chinois peu qualifiés et aux perspectives d’évolution limitées. dans leur pays. Ils finissent par ouvrir des petits commerces, ils doivent composer avec l’hostilité des artisans locaux déplorant cette concurrence étrangère mais ils parviennent aussi à collaborer avec des commerçants ambulants sénégalais.
La Chine a-t-elle ou a-t-elle eu une stratégie favorisant l’immigration de travail vers l’Afrique pour renforcer ses liens avec le Sénégal ? Selon leurs catégories socioprofessionnelles, quelles sont les motivations des travailleurs chinois s’installant au Sénégal ? Quel est leur degré d’intégration dans les sociétés locales, et comment ces dernières réagissent-elles à l’implantation de petits commerçants chinois ?
Focus – Au Cameroun, la division raciale du travail sur les chantiers chinois
Avec Gérard Amougoupolitologue et sociologue à l’Université de Yaoundé II, co-auteur de l’article « Vivre et travailler dans une enclave chinoise au Cameroun : les ouvriers d’un grand chantier d’émergence », Cahiers d’études africaines 2022
Au Cameroun, les entreprises chinoises ont longtemps servi la cause du président Paul Biya en réalisant de grands projets d’infrastructures qui renforcent l’autorité du chef de l’Etat au pouvoir depuis 1982. Parmi ces « projets de renaissance » lancés par l’hyperprésident camerounais, le barrage de Lom Pangar a vu CWE, géant chinois de la construction, organiser une division racialisée du travail provoquant des tensions entre ouvriers camerounais et contremaîtres de l’Empire du Milieu.
