“Je vais le finir, fais-moi confiance”

“Je vais le finir, fais-moi confiance”
“Je vais le finir, fais-moi confiance”

Le 5 mai 2022, la vie de Denis Therrien bascule lorsqu’on lui apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson. Fondateur du Marathon de Québec en 1998 et figure de proue du monde de la course à pied au Québec, l’homme de 72 ans a décidé qu’il n’allait pas se laisser distancer par la maladie.

M. Therrien, nommé président d’honneur du 25e édition du Marathon de Québec, dont les épreuves se dérouleront samedi et dimanche dans les rues de la vieille capitale, a décidé que la maladie ne l’emporterait pas sur son désir de promouvoir de saines habitudes de vie.

Avec une quarantaine de proches, dont plusieurs anciens membres de son équipe de bénévoles lorsqu’il était à la tête du marathon, il participera à l’épreuve du 10 km samedi matin.

Compte tenu de sa situation, il couvrira cette distance à pied.

«Je vais le finir, fais-moi confiance. De mes propres ailes aussi », a-t-il promis.

Un marteau

M. Therrien a reçu le diagnostic officiel en 2022, quatre ans après avoir commencé à ressentir les premiers effets de cette maladie dégénérative.

« Ça, et un coup de matraque à l’arrière de la tête… Quand je suis rentré chez moi, je me suis effondré. Cela a été une période difficile car cela implique aussi votre famille. Ma femme, sa vie a changé, mes enfants et mes petits-enfants aussi”, confie-t-il, les yeux rouges d’émotion.

Une fois le choc passé, M. Therrien a pris la décision de se battre. Cinq à six fois par semaine, il marche une distance de 5 km. Parfois, quand il se sent bien, il ajoute aussi quelques intervalles de course.

« Il faut déménager, sinon qu’est-ce que ça me donne d’être ici ? Sinon, c’est de l’aide médicale à mourir et je ne veux pas de ça. Je veux voir mes petits-enfants grandir.

Dès hier, Denis Therrien avait amassé 45 000 $ pour l’organisme Parkinson Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.

Un bébé grandi

Après avoir participé à la conférence de lancement du marathon, M. Therrien a répondu aux questions des journalistes sur place pendant une bonne dizaine de minutes, debout et surtout extrêmement fier de ce qu’est devenu son bébé.

Car même s’il n’est plus aux commandes du Marathon de Québec depuis 2015, l’événement fait toujours partie intégrante de qui il est.

Il faut le voir lorsqu’il évoque la première édition à laquelle 2 160 coureurs ont participé, les réactions suscitées par le succès de cette première ou encore le fait que l’épreuve ait été classée cinquième meilleur marathon urbain au monde par le magazine Runners World en 2013. A chaque fois, il a des étoiles plein les yeux.

« Lorsque vous donnez naissance à un enfant, vous restez père ou mère pour le reste de votre vie. […] Vous le regardez grandir, vieillir et devenir adulte, atteignant la maturité. J’ai créé cet événement et je l’ai porté à bout de bras. Cela n’a pas toujours été facile mais nous avons réussi à livrer un produit haut de gamme », a-t-il déclaré fièrement, ajoutant qu’il était très heureux de ce qu’est devenu le marathon depuis le rachat de Gestev en 2015.

En bon père de famille, M. Therrien sera là en fin de semaine pour assister à l’évolution de son bébé, devenu aujourd’hui un adulte de 25 ans.

Et il le fera avec le sourire.

“Je ne suis pas mort, je suis toujours bien vivant et je cours toujours.”

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV comment la « Chouette d’or » a changé la vie de ce village de Moselle
NEXT Au Parti socialiste, le camp Faure invite Cazeneuve à aller voir si l’herbe est plus rose au Modem – Libération