“Ils n’arrivaient plus à dormir, c’était devenu l’enfer”

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Editorial Courrier du Pays de Retz

Publié le

4 oct. 2024 à 12h06

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Une discothèque de Bouaye (Loire-Atlantique) a été condamnée ce mardi 1est octobre 2024 par le tribunal correctionnel de Nantes pour « troubles de l’ordre public par des agressions sonores » qu’elle avait fait souffrir de ses voisins « tous les week-ends » en octobre 2023.

La Société par Actions Simplifiée (SAS) OIA Club n’était pas représentée à l’audience ; le président du tribunal avait donc immédiatement expliqué aux seuls plaignants ayant fait le déplacement au palais de justice de Nantes, que ce procès allait être « un peu frustrant » pour eux.

La terrasse a été agrandie

Au fond, la situation est « assez simple » a-t-elle recontextualisé à la lecture des pièces du dossier : l’établissement de nuit avait en effet « rouvert » en juin 2023 après avoir été racheté par le gérant.

A cette occasion, l’homme avait alors « agrandi considérablement » la terrasse extérieure de la discothèque, située dans le village des Landes Bigot.

Des soirées réunissant « plusieurs centaines de personnes » avaient ainsi été organisées, ce qui avait poussé plusieurs riverains pour engager des procédures « à l’amiable » avec lui : leur « sommeil » était devenu « impossible » a expliqué le président. Mais « la seule chose » que le gérant leur avait « proposée », c’était de « faire appel à un acoustique ».

Verbalisé à plusieurs reprises

Le couple de maraîchers, donc présent au tribunal, avait remis aux gendarmes leurs propres enregistrements sonores qu’ils avaient réalisés.

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Les militaires avaient ainsi « verbalisé à plusieurs reprises » la discothèque pour « bruit nocturne », mais sans que le gérant « n’y change quoi que ce soit ».

La « fermeture administrative » de la terrasse, décrétée par la préfecture de Loire-Atlantique, n’avait d’ailleurs pas été « respectée » dans un premier temps… avant de l’être « provisoirement » par la suite.

“Le reste du village ne dit rien”

Au cours de la procédure, le directeur s’est dit « surpris » que « seuls quelques voisins se plaignent alors que le reste du village ne dit rien ».

“Avec les fenêtres fermées et les bouchons d’oreilles, on s’en sort très bien”, a-t-il également affirmé, selon des propos rapportés à l’audience par le président du tribunal correctionnel de Nantes.

L’exploitant de l’OIA aurait également expliqué qu’il “n’avait pas le choix” d’organiser ou non ces soirées puisqu’il avait des “crédits à rembourser” auprès de ses créanciers.

C’était vraiment insupportable… Nous sommes maraîchers et nous avons des horaires opposés : quand il fermait à 6 heures du matin, je commençais ma journée et la musique n’était pas toujours finie

L’un des plaignants

« Résultat : à 9 heures du matin, nous avions le vertige au moindre mouvement brusque… Nous arrêtions aussi parfois de dire bonjour aux clients. »

« Plus rien ne marche »

Elle a également informé le tribunal que la terrasse de l’OIA avait été construite « sans permis de construire ».

Selon elle, il s’agit avant tout « d’un feu dans l’établissement » qui a mis fin aux nuisances. “Pour l’instant, plus rien ne marche… On sait juste par le maire qu’il y a un nouveau locataire”, précise le maraîcher.

Jusque-là, elle « parvenait à suivre » l’actualité de la discothèque car le gérant « faisait la promotion » de son établissement « sur Facebook et Instagram » ; il a notamment annoncé qu’il « organisait le dimanche de J’adore les dimanches soir», des soirées controversées qui sont dans le collimateur des autorités…

“Je pourrais même chanter dans mon lit”

Alors cet été on était tranquille, mais l’été dernier, pour ce qu’ils appelaient « la clôture de la saison », ce n’était plus la basse qu’on entendait, c’était les paroles des chansons ! Je pourrais même chanter dans mon lit.

Le plaignant

L’exploitant de l’OIA leur avait néanmoins expliqué, lors de son installation, qu’ils avaient agrandi la terrasse juste pour créer « un petit restaurant de tapas jusqu’à 22 heures ».

« Il nous a dit : ‘Après, on mettra tout le monde en discothèque’ », se souvient le maraîcher. « Mais cela ne s’est jamais passé comme ça, du premier soir au dernier. »

Une de leurs voisines aurait ainsi “terminé la saison avec un accident” qu’elle impute “à la fatigue” née de ses nuits blanches, a expliqué la plaignante au président du tribunal correctionnel de Nantes.

« Plus de 600 personnes en terrasse »

Sur cette terrasse “prévue pour 450 personnes”, “plus de 600 personnes y étaient rassemblées” a confirmé l’avocat du couple, à l’origine de la moitié des “douze plaintes” déposées contre la discothèque.

“Leur maison est neuve et très bien isolée… Cependant, ils n’entendaient plus seulement les clameurs de la foule mais aussi les paroles des chansons”, a-t-il insisté.

Ils n’arrivaient plus à dormir, c’était devenu l’enfer.

L’avocat des plaignants

Le plaignant présent au tribunal a même eu droit à une « IRM cérébrale » suite à des « problèmes de vision ou d’audition » qui étaient « liés à l’épuisement ».

L’avocat des parties civiles a donc demandé 2 500 € de dommages et intérêts pour chacun de ses deux clients et 1 500 € supplémentaires pour leurs frais de justice.

Le ministère public avait requis une amende de 3 000 € et une interdiction d’activité de trois ans.

« Verser [le gérant]ce qui compte, c’est l’argent qui rentre… Il a un sentiment de toute-puissance », a expliqué le représentant du ministère public.

Pas de bar ni de discothèque depuis 3 ans

Le président du tribunal correctionnel de Nantes a finalement condamné l’OIA à payer une amende amende de 5 000 € au trésor public; le magistrat a également fait interdiction faite à l’entreprise d’exercer ses activitéstout lieu de type « bar », « discothèque », « discothèque », « concert », « restauration » ou « spectacle » pendant trois ans.

Côté civil, l’entreprise devra payer2 000 € de dommages et intérêtsà chacun des deux maraîchers et une somme totale de1 000 € pour leurs frais de justice.

Le jugement a été annulé parexécution provisoirece qui veut dire qu’il postule dès maintenant, même si son dirigeant fait appel.

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