Fonctionnaires fédéraux trois jours en fonction au plus tard le 9 septembre

Le gouvernement a donc confirmé les révélations de Droite selon lequel les fonctionnaires de l’État qui travaillent à distance et qui se rendent sur leur lieu de travail deux jours par semaine devront le faire un jour de plus.

Les cadres devront être sur place au moins quatre jours par semaine et les agences distinctes « sont fortement encouragées à mettre en œuvre un plan similaire ».

« La présence sur place pourrait être mesurée à l’aide des données des tourniquets, des rapports de présence actuels et/ou des données de connexion sur protocole Internet (IP) afin que des données ministérielles agrégées puissent être obtenues », peut-on lire dans la note du Secrétariat du Conseil du Trésor.

L’exigence d’au moins trois jours de travail sur site s’appliquera également aux groupes de fonctionnaires ayant reçu l’autorisation de continuer temporairement à travailler à distance, comme le personnel des centres d’appels par exemple.

“L’exigence d’au moins trois jours de travail sur site reflète les avantages d’interactions régulières en personne.”

— Catherine Blewett, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada

« Il s’agit notamment d’une collaboration et d’une intégration plus efficaces des nouveaux talents, ainsi que de l’établissement d’une culture de performance solide, conforme aux valeurs et à l’éthique de la fonction publique. Cette approche est similaire à celles adoptées par plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que par des organisations du secteur privé », écrivent la secrétaire du Conseil du Trésor, Catherine Blewett, et la dirigeante principale des ressources humaines, Jacqueline Bogden.

De nombreuses questions demeurent quant au niveau de productivité des fonctionnaires depuis qu’ils se sont massivement tournés vers le télétravail pendant la pandémie. Le gouvernement n’a pas mentionné cet élément dans sa mise à jour.

« Un désastre »

Des dirigeants du Secrétariat du Conseil du Trésor ont informé une douzaine de syndicats, agents négociateurs du gouvernement, de la mesure quelques instants avant de la rendre publique en fin d’après-midi.

Cette rencontre, apprend-on, a été particulièrement houleuse. Des sources nous ont fait part de « beaucoup de colère et de frustration » parmi les représentants syndicaux qui se disent tenus dans l’ombre par Ottawa.

«Je n’ai jamais vu une réunion comme celle-là», nous a confié une Source non autorisée à s’exprimer publiquement.

>>>>>>

En 2023, les fonctionnaires fédéraux ont organisé la plus grande grève de l’histoire du gouvernement du Canada. L’un des enjeux clés de cet exercice était le télétravail. (Patrick Woodbury/Le Droit)

« Cette annonce est une catastrophe. Nous sommes choqués par cette décision qui a été prise en secret, sans consultation et sans motif valable», a déclaré le président de l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), Nathan Prier.

« Nous nous joindrons à nos membres et à leurs collègues sur leurs lieux de travail pour lutter contre cette décision qui fait fi du bon sens. Force est de constater que le gouvernement manque de vision et de cohérence. Notre confiance n’a jamais été aussi faible. Nous ne laisserons pas cela arriver », a-t-il poursuivi.

L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), qui est le plus grand syndicat de fonctionnaires fédéraux, a qualifié cette décision de « faux pas » et de « signe que le plus grand employeur du pays est incapable de s’adapter, d’innover et de prendre les devants lorsqu’il il s’agit de changer les façons de travailler.

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) a déclaré qu’il « continuera de s’opposer à un régime unique de retour au pouvoir qui n’est pas étayé par des preuves solides ».

Elle prône « ce qui nous a été promis : une formule hybride sur mesure, qui prend en compte les circonstances uniques et les exigences professionnelles des salariés ».

Anand reste silencieux

>>>>>>

La présidente du Conseil du Trésor du Canada, Anita Anand, est attendue à Ottawa mercredi, mais elle n’annoncera pas la mesure. (PATRICK DOYLE/Archives de la Presse Canadienne)

Contrairement à l’annonce de décembre 2022, lorsque la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, avait révélé les intentions du gouvernement concernant le travail hybride, l’annonce a été faite par les dirigeants du Secrétariat du Conseil du Trésor, et non par la ministre Anita Anand.

À l’époque, le ministre Fortier s’était vu poser des questions sur la productivité des fonctionnaires de l’État travaillant à domicile.

Mme Anand a refusé de répondre aux questions des journalistes au Parlement mercredi.

collègue d’Argenteuil—La Petite-Nation, une circonscription de l’Outaouais où l’on retrouve un nombre important de fonctionnaires fédéraux, a déclaré que « uniformiser dans tous les ministères au moins l’égalité dans le retour des fonctionnaires » constituait une bonne nouvelle.

« Pendant trois jours, cela va redonner de la stabilité à nos services. C’est toujours agréable de travailler en équipe et en personne. Avant la pandémie, nous étions à cinq jours. Alors c’est déjà bien qu’on ait deux jours par semaine à la maison», a déclaré Stéphane Lauzon en entrevue.

>>>>>>

Le député fédéral d’Argenteuil-La Petite-Nation, Stéphane Lauzon (Benoit Sabourin, Archives Le Droit/Benoit Sabourin, Archives Le Droit)

Cette « mise à jour » intervient au moment où une véritable onde de choc fait rage dans la capitale fédérale depuis les révélations du Droite Lundi. Les fonctionnaires fédéraux dénoncent l’incertitude quant à leur façon de travailler et les syndicats s’élèvent contre le manque de consultation du gouvernement.

Ils n’ont reçu confirmation de l’employeur à ce sujet que mercredi après-midi. L’AFPC a même demandé une réunion d’urgence avec le ministre Anand. Cette réunion n’a pas eu lieu, selon nos .

Le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Steven MacKinnon, a déclaré mardi qu’il comptait sur la fonction publique pour déterminer le meilleur modèle de travail.

« J’aime toujours recevoir des analyses et connaître les enjeux observés par la haute direction de la fonction publique. Sachant comment ils analysent la chose, et évidemment je me soumets à leur jugement en termes d’assurer un environnement de travail sain, productif, mais aussi qui valorise tous les employés », a déclaré M. MacKinnon.

>>>Le leader du gouvernement à la Chambre des communes et député de Gatineau, Steven MacKinnon.>>>

Le leader du gouvernement à la Chambre des communes et député de Gatineau, Steven MacKinnon. (Adrian Wyld/Archives de la Presse Canadienne)

Au cours des derniers mois, le Conseil du Trésor a sondé les organisations sous sa gouvernance pour connaître leurs pratiques en matière de travail hybride.

“Les principales conclusions comprenaient l’exigence minimale la plus courante en matière de présence sur le lieu de travail, qui était de deux jours par semaine (soit 40 % de la semaine de travail), avec 91 % des organisations déclarant ce chiffre”, a indiqué le Secrétariat par courrier électronique.

Ces derniers mois, il semble que la présence au bureau soit parfois facultative, selon les ministères ou agences, que la « règle des 40 % » ne puisse être respectée et qu’elle dépende des chefs d’unité.

La décision de mercredi, dit-on, uniformisera les pratiques.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La CEDH, les juges et la démocratie
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités